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  • Qu'en est-il des intellectuels aujourd'hui?, and: La censure dans tous ses états
  • Robert Yergeau (bio)
Qu'en est-il des intellectuels aujourd'hui?, s. la dir. de Claude Lévesque Montréal, Académie des lettres du Québec / Hurtubise HMH, coll. Constantes, 2007, 137 p.
La censure dans tous ses états, s. la dir. de Claude Lévesque Montréal, Académie des lettres du Québec / Hurtubise HMH, coll. Constantes, 2008, 184 p.

L'Académie des lettres du Québec a tenu, en novembre 2005, son XXIIIe colloque des « écrivains » en se posant la question suivante : « Qu'en est-il des intellectuels aujourd'hui ? » Deux ans plus tard, ont paru les actes, un petit livre de 137 pages à peine regroupant, outre la « présentation » de Claude Lévesque et l'allocution d'ouverture de Georges Leroux (« Les conditions de l'intellectuel contemporain »), les communications d'Éric Méchoulan (« Les évolutions de l'intellectuel »), d'Yvon Rivard (« Une idée simple ») (suivi d'un « commentaire » de Marie-Andrée Lamontagne sur cette communication), de Catherine Mavrikakis (« L'intellectuel moderne »), Pierre Ouellet (« L'intellectuel à la loupe »), Ginette Michaud (« Quelle voix pour l'intellectuel ? »), Jean-Pierre Lorange (« L'intelligence du mal »), Paul Chamberland (« Le devoir de penser ») et Naïm Kattan (« L'intellectuel et la censure »). Faut-il être membre de cette Académie pour participer à ses colloques ? Pourquoi eux et pas d'autres ? Il est inutile de chercher les réponses dans la « présentation » de Claude Lévesque qui n'en dit mot, comme on n'a pas cru bon de consacrer de notices aux participants. En outre, on eût pu croire qu'un colloque des écrivains fût affaire d'écrivains. Il [End Page 469] faut croire que non si je considère la présence de Georges Leroux, d'Éric Méchoulan et de Ginette Michaud, ainsi que, possiblement, celle de Jean-Pierre Lorange dont je ne connais pas les travaux. On me rétorquera que je ramène la notion d'écrivain à l'ère pré-barthienne et que je fais l'impasse sur la polysémie notionnelle de ce terme. Peut-être. Mais je note tout de même les réticences de Ginette Michaud, qui a accepté l'invitation tout « en [s]'inquiétant à part [elle] du titre d'"écrivaine" exagérément apposé à [s]on nom sur l'affiche et la publicité de l'événement, titre [qu'elle] n'aurai[t] jamais eu l'audace de revendiquer pour [elle]-même et qui nourrit aussitôt un tenace sentiment d'illégitimité et d'usurpation ».

Sans reprendre les poncifs d'usage sur les actes de colloque (le déséquilibre marqué dans le nombre de pages des textes, leur pertinence variable, le manque d'unité de l'ensemble), il est toutefois difficile de ne pas relever que le texte d'Yvon Rivard compte vingt-six pages, tandis que ceux de Paul Chamberland et de Naïm Kattan en comptent sept. Je ne sais si c'est la raison pour laquelle on a placé ces deux textes à la fin du livre. Mais il se trouve que, en plus, venant à la suite des autres, leur minceur n'a d'égale que leur intérêt très relatif. Par ailleurs, nous apprend une note, la « première version [du] texte » de Catherine Mavrikakis avait déjà été publiée en 2005 dans son livre, Condamner à mort. Les meurtres et la loi à l'écran. Qu'une communication paraisse presque immédiatement dans un livre avant d'être republiée dans les actes du colloque deux ans après, surprend.

Dans sa « présentation », Claude Lévesque a précisé que le livre de Blanchot, Les intellectuels en question, avait inspiré le thème du colloque. La plupart d'ailleurs le citent. Je m'étonne, en revanche, que personne n'ait fait écho au livre de Christophe Charle, Naissance des « intellectuels » 1880-1900, paru dans la collection « Le sens commun » que dirigeait Pierre Bourdieu aux Éditions de Minuit ou Le siècle des intellectuels de Michel Winock (Seuil, 1997). À tout le moins, la connaissance du premier de ces deux...

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