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Reviewed by:
  • J.-K. Huysmans chez lui
  • Mamadou Abdoulaye Ly
Smeets, Marc , ed. J.-K. Huysmans chez lui. Amsterdam-New York: Rodopi, 2009.Pp.182. ISBN 978-90-420-2562-2

Les études réunies par Marc Smeets correspondent aux Actes du colloque "Huysmans chez lui" qui s'est tenu à l'Université de Nimègue aux Pays-Bas les 20 et 21 Avril 2007. Après une brève introduction de Marc Smeets destinée à retracer les divers voyages de Huysmans en Hollande et en Belgique en 1874, 1876 et 1897, voyages qui font apparaître la Hollande comme le pays du bonheur d'être chez soi, on a droit à une série d'articles qu'on pourrait regrouper en deux grandes catégories.

Une partie de ces articles traite des relations de Huysmans avec le Nord. Ainsi trois articles évoquent les liens de Huysmans avec son pays d'origine. Ces liens prennent chez Philippe Barascud la forme d'une réflexion sur la conservation ou l'omission du tréma dans le nom de Huysmans. Le tréma dans le nom de Huysmans marque une volonté de retour à ses origines hollandaises, d'autant que son oncle Constant Huijmans lui suggère même les prénoms Joris-Karel.

Ce retour aux origines peut aussi prendre la figure d'une ville: Schiedam. Anthony Zielonka montre que Huysmans visite cette ville en 1897 et en rapporte des impressions de voyage transcrites dans Sainte Lydwine de Schiedam en 1901. La Hollande peut apparaître également chez Huysmans sous les traits du musée. Comme le soutient Jonathan Devaux, Huysmans affirme son origine étrangère sous l'autorité des grands Maîtres de la peinture flamande comme Rubens ou Rembrandt.

A côté de la Hollande, Huysmans se tourne également vers la Belgique. Les rapports de Huysmans avec ce pays se traduisent essentiellement par la littérature. En effet, Estrella de la Torre Giménez met en lumière un réseau d'interférences entre Huysmans [End Page 363] et les écrivains belges du XIXe siècle. Ainsi, Huysmans cite Théodore Hannon dans À Rebours et préface Rimes de joie alors qu'Hannon consacre une pièce de ses Rimes à Cyprien Tibaille, le héros des Sœurs Vatard de Huysmans.

Au-delà des relations entre Huysmans et le Nord, une autre série d'études analyse le fonctionnement de la thématique du dedans et du dehors dans l'oeuvre huysmansienne. Ainsi trois articles étudient la question de la clôture dans les textes de Huysmans. D'une part, Patrick Bergeron, sous couvert d'une comparaison entre Barrès et Huysmans, montre que les romans huysmansiens témoignent d'une volonté de conquérir un intérieur et de se créer un espace intime propice à la rêverie et à la réflexion.

D'autre part, Sylvie Thorel-Cailleteau démontre que cette quête de l'intimité est le fruit d'un travail de réduction de l'écriture à la représentation du médiocre et du prosaïque qui annonce Céline ou Beckett. Cet intimisme se traduit par la description des paysages désolés comme la Bièvre et la peinture du délabrement physique des personnages. Il est, en réalité, une excroissance du tempérament d'artiste de Huysmans, qui comme le souligne Maarten van Buuren, considère, comme Baudelaire et Edmond de Goncourt, que l'art est le résultat de la névrose.

Mais l'intimisme et la clôture ne constituent qu'une partie de l'œuvre de Huysmans. L'autre partie se structure autour d'une ouverture vers le dehors. Cette ouverture peut prendre la forme de l'au-delà ou de la nature. Aussi Jérôme Solal montre-t-il que le personnage de Sainte Lydwine réalise le dépassement de la dichotomie entre le dedans et le dehors en ce sens que cette Sainte dilate l'espace-temps grâce à la foi. De même, Per Buvik rappelle qu'il existe, chez Huysmans, la nostalgie d'une nature authentique antérieure à la nature corrompue représentée par une partie de la Bi...

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