Abstract

L'Inde, avec ses lois et ses concepts juridiques, ne peut pas, ou ne veut pas, aborder la nature spécifique des travailleuses domestiques, leurs milieux de travail et leurs relations de travail. La non-reconnaissance du foyer en tant que lieu de travail est définie comme un facteur crucial lié à l'invisibilité et à la dévaluation des soins et du travail domestique non payé, ainsi que la majorité du travail effectué par les femmes en Inde. Le sexe, la caste et autres caractéristiques socio-économiques des travailleuses domestiques renforcent cette invisibilité et cette dévaluation, ainsi que les bas salaires et le manque de protection juridique. La complexité de leurs relations de travail empêche les généralisations simples, ce qui rend difficile la formulation de lois. En revanche, celles-ci sont enchâssées dans une économie politique où le travail informel et peu payé, surtout pour les femmes, est encouragé et étendu, ainsi que les institutions non réglementées, comme les agences de placement. Les caractéristiques uniques du travail domestique nuisent également à l'action collective qui peut jouer un rôle pour assurer un changement efficace dans les lois. Tout en décrivant les lois qui peuvent être modifiées pour réglementer le travail domestique, le présent article soutient que la reconnaissance juridique et la protection des travailleuses domestiques rémunérées permettront et forceront un changement fondamental dans la reconnaissance, l'évaluation et la pratique des soins, dans les divisions du travail liées au sexe et dans les politiques économiques et sociales en Inde.

Abstract

The state and existing laws and legal concepts in India are unable to, or refuse to, deal with the specific nature of domestic workers, their workplaces, and their employment relations. The non-recognition of the home as a work place is identified as a critical factor connected to the invisibility and devaluation of care and unpaid domestic work as well as much of women's work in India. The gender, caste, and other social demographics of domestic workers reinforce this invisibility and devaluation, the low wages, and the lack of legal protections. The intricacies of their work relations make simple generalizations impossible, further challenging the formulation of legislation. These are, in turn, embedded in a political economy in which informal, low-paid work, especially for women, is encouraged and expanded, along with unregulated institutions such as placement agencies. The unique features of domestic work also hinder collective action that can play a role in ensuring effective legislative change. While outlining existing laws that can be modified so as to regulate domestic work, this article argues that legal recognition and protection to paid domestic workers will enable and require a fundamental shift in the recognition, valuation, and practices of care, in gendered divisions of work and in economic and social policy in India.

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