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REVIEWS 375 Nicole Boursier et David Trott, éd. La Naissance du roman en France: Topique romanesque de V'Astrée" à "Justine." Paris, Seattle, et Tübingen: Wolfgang Leiner, 1990. viii + 156pp. Voilà un livre qui à la fois nous met au courant des plus récentes réflexions des spécialistes concernant l'étude du topos et fait connaître d'un public plus vaste les travaux de la Société d'Analyse de la Topique dans les Œuvres Romanesques (SATOR), créée à Paris en 1986, ayant pour objectif la réalisation d'un répertoire informatisé des topoï contenus dans la fiction narrative française en prose jusqu'à la Révolution. Le volume rassemble des communications prononcées au cours du colloque international tenu à l'Université de Toronto en mars 1988. La plupart ont pour objet des œuvres romanesques françaises du XVIIe et du XVIIIe siècle où se manifestent certains topoï; quelques-unes proposent des réflexions théoriques sur la nature du topos et sur les possibilités offertes par l'informatisation aux chercheurs dans l'analyse littéraire. Dans un avant-propos qui explique l'intérêt des rechercheurs sur le premier âge du roman français, l'organisatrice regrette l'absence du registre des discussions et des débats qui ont eu lieu pendant le colloque. A la conclusion du recueil, le lecteur trouve une mise au point faite par Henri Coulet, président de la SATOR, des perspectives ouvertes par le travail de ce groupe de recherches. Parmi les buts y suggérés, soulignons la nécessité de travailler sur des textes exacts où la différente graphie ne cache pas les ressemblances de contenu, l'adoption d'un système de référence qui permette le renvoi aux textes en dépit des éditions utilisées, et la sélection d'un corpus qui distingue les ruptures dans les ensembles topiques des différents siècles. Henri Coulet résume aussi les conclusions des travaux de la SATOR en ce qui concerne la nature du topos romanesque: "[il] n'est pas le lieu aristotélicien qui fournit l'orateur d'arguments," "[il] n'est pas non plus un thème," "[il] ne vise ni à persuader , ni à émouvoir, il est d'usage multiple," il peut être "le sujet d'une œuvre entière," "[il] n'est pas une structure," et "Le topos doit ressortir lisiblement et explicitement de la confrontation des textes" (p. 155). Parmi les essais, signalons une étude de Eglal Henein sur le nom propre comme topos à partir d'exemples pris à d'Urfé, Sorel, et Camus. L'auteur considère comme des topoï les noms propres commentés, et montre l'intérêt d'une telle analyse pour l'étude des conceptions du roman et des visions du monde. Deux essais se penchent sur le fonctionnement topique dans l'anti-roman. Daniel Chouinard analyse les "figures du procès dans Le Berger extravagant' pour souligner la polyvalence de ce topos et sa responsabilité dans la génération de l'écriture antiromanesque; Richard G. Hodgson part de la définition de folie proposée par le moraliste Pierre Nicole dans ses Essais de morale, et montre l'inscription de ce thème et des topoï dans le roman français de Sorel à Marivaux, la folie romanesque étant un des lieux de l'anti-roman. Gabrielle Verdier traite l'opposition masculin/féminin dans l'écriture de nouvelles historiques et, bien qu'identifiant narrateur et auteur, analyse le travail de démystification de l'histoire opéré par Mme de Villedieu, au niveau textuel, à travers les marques d'individualisation. L'analyse de quelques récits de voyages utopiques permet à Lise Leibacher-Ouvrard de montrer la diversité des structures rhétoriques mises en place dans la construction d'une utopie: soit par la clôture, la répétition, l'absence de débat, soit par l'ouverture, le désordre, le dialogue. Tyssot de Patot, un des auteurs de voyages utopiques, reparaît dans un essai de Aubrey Rosenberg où il est question de l'insertion du thème du déisme critique dans un roman d'amour conventionnel...

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