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REVIEWS 251 'Tis she alone, if she were permitted, that better instructs the World, than all the Inventions of Man: Religion wou'd here but destroy that Tranquillity, they possess by Ignorance; and Laws wou'd but teach 'em to know Offence, of which now they have no Notion, (p. 9) Oddly, the passage misquoted by the editor in the text of Oroonoko is quoted correctly in the introduction (pp. xv-xvi) although within the quotation several lines are omitted without ellipsis. Mary Ann O'Donnell Manhattan College Béatrice Didier. La Voix de Marianne: Essai sur Marivaux. Paris: Librairie José Corti, 1987. 163pp. C'est un livre très doux. D'abord par sa façon de traiter le lecteur, qui se voit guidé avec infiniment de sollicitude à chaque pas de la démarche. Une note nous apprend à la fin que l'embryon de l'ouvrage fut un cours: on s'en était aperçu. Ouvrez La Vie de Marianne devant des étudiants, feuilletez-la avec eux; montrezleur comment relever à chaque page les traits qui éclairent les aspects sous lesquels il convient d'interroger successivement les textes romanesques, par exemple le rapport entre narratrice et narrataire, les schemes narratifs (étrangement proches, parfois, de ce qu'on retrouve dans les contes populaires), les correspondances et échos dans la structure (en particulier entre l'histoire de Marianne et celle de Tervire), le traitement des personnages (tout ce qui regarde leur rapport à leur corps, au vêtement, à l'organisation familiale et sociale), l'emploi du langage et la rhétorique; fournissez au fur et à mesure, avec à-propos mais sans vous appesantir, quelques références bibliographiques et quelques concepts utiles dans l'analyse—et vous n'aurez pas écrit La Voix de Marianne, mais vous aurez travaillé comme son auteur. Vous aurez aussi frustré un peu votre lecteur. Si ennemi qu'on soit de l'acharnement méthodologique et du jargon, même si on est peu porté à juger un critique sur la taille et le poids de sa boîte à outils, on trouve parfois que Mme Didier s'attarde sur le constat aux dépens de l'interprétation et n'exploite pas à fond les instruments qu'elle se donne; on souhaiterait qu'en plus du plaisir de relire elle nous ait donné plus souvent celui de voir le texte se réorganiser par la mise au jour des lois qui régissent ses divers niveaux de signification. Mais, disais-je, il ne suffirait pas de procéder comme l'auteur pour faire ce qu'elle a fait; il y faut plus que la délicate attention que j'ai décrite. Une sorte de mimétisme était à l'oeuvre ici. Si l'analyse a tendance à s'effiler, ce ne serait pas pirouette de rappeler qu'aucun des deux romans juxtaposés par Marivaux sous le 252 EIGHTEENTH-CENTURY FICTION titre de Marianne n'a non plus de conclusion. Et, quand on arrive aux dernières pages du livre, magnifiquement hardies et surplombantes (156 sqq., à peu près), on a la confirmation de ce qu'on avait senti pendant toute la lecture: la douceur qui règne ici n'est pas faiblesse, pas plus que n'est gratuite la récurrence de la métaphore musicale tout au long de l'analyse. Cette simplicité égale, ce refus de toute domination exercée sur l'oeuvre sont à l'image de l'enveloppement par la voix maternelle que Mme Didier nous invite à reconnaître comme le principe structurant de l'écriture marivaudienne dans ce roman-ci. Invoquant (peut-être avec raison) le défaut de ses connaissances et (certainement à tort) notre ignorance de la vie de Marivaux, qui serait plutôt une bénédiction, l'auteur a renoncé à pousser carrément sa lecture dans la voie de la psychanalyse. C'est dommage, d'autant plus qu'à mon sens elle y est déjà entrée, bien mieux que certains qui en font profession. Je souhaiterais qu'elle continue et en particulier qu'elle cherche dans le roman la trace du père, aussi indispensable à la production de cet "opéra pour voix de femmes," comme elle dit, que le concept de nuit...

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