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Abbé Prévost. Manon Lescaut (review)
- Eighteenth-Century Fiction
- University of Toronto Press
- Volume 8, Number 4, July 1996
- pp. 544-545
- 10.1353/ecf.1996.0053
- Review
- Additional Information
544 EIGHTEENTH-CENTURY FICTION 8:4 critique of domesticity embedded in monophonie texts such as Lettres de Mistriss Henley. Overall, however, Revealing Difference provides a valuable analysis of the breadth and range of Charrière's work, and thankfully moves away from the traditional biographical readings which have characterized so much Charrière scholarship. In fact, in her final chapter, Allison provides a provocative revision of the question of biography by focusing on "Zélide," Charrière's brief autobiography which, she argues, provides "a self-portrait ... contesting the idea that a text could encompass a woman's self (p. 108). She also analyses Charrière's relationship to her maid as a way of remapping the traditional masculine reference points associated with Charrière's biography. Isabelle de Charrière emerges from Revealing Difference as an important and exciting author. Christine Roulston University of Western Ontario Sylviane Albertan-Coppola. Abbé Prévost. Manon Lescaut. Paris: Presses universitaires de France, 1995. 126pp. FFr45. ISBN 2-13-046704-0. Ce petit livre est conçu pour un public de lycéens ou d'étudiants. Il constitue donc une introduction et un guide de lecture adressé à un jeune public et devra être lu comme tel, et non comme une contribution originale à la critique de Manon Lescaut. Les quarante-sept premières pages du livre visent à mettre le roman en contexte. Après un court résumé du texte étudié, Sylviane Albertan-Coppola présente le statut et l'évolution du genre romanesque au xvm* siècle, puis la vie de l'auteur et les sources possibles, aussi bien historiques que littéraires, de Manon Lescaut. Les pages 48 à 91 concernent le roman. Elles s'attachent à souligner quelques grands thèmes et à résumer les apports et les réflexions de la critique moderne. AlbertanCoppola aborde ainsi la question du «mythe» ou du «processus d'idéalisation» de Manon comme central à la stratégie du narrateur. Elle discute ensuite, en reprenant les travaux d'Henri Coulet et de Jean Sgard, la notion du tragique dans Manon. L'œuvre analysée est également vue comme un roman de la passion, en même temps «en faveur de la passion» et en faisant l'apologie, et «contre la passion» car constituant une tentative scripturale de conjurer le déchirement qu'elle provoque chez l'individu (p. 68). L'auteur souligne ensuite l'ambiguïté de l'avis de l'auteur qui dénote à la fois une aspiration morale et une recherche du plaisir, fût-il celui de l'amour ou de la lecture. Elle met ensuite en question la notion du «style coulant, plein et expressif» pour qualifier le roman, et fait ressortir au contraire la réserve et le caractère épuré du style, garants de l'image idéalisée de Manon. Finalement, dans la partie intitulée «Les espaces du cœur», l'auteur voit un rapport entre la perception «géographique» du monde qui est celle de Prévost, et son analyse des passions. Elle parle ainsi de «géographie du cœur» (p. 88), depuis le lieu d'origine de vertu et d'innocence en passant par l'exil du cœur passionné jusqu'au «bout du monde» rêvé qui sera finalement la mort de Manon (p. 90). La dernière partie du texte s'applique d'abord à replacer Manon dans l'ensemble de l'œuvre de Prévost et à expliquer le phénomène de «chef d'œuvre unique» dont on a souvent parlé à propos de Prévost. Elle s'attache ensuite à retracer la «fortune du texte», aussi bien dans sa réception critique à travers les siècles que dans l'intérêt qu'il a suscité chez les dessinateurs, les écrivains, les musiciens et les cinéastes. Une explication de REVIEWS 545 texte de la célèbre scène du parloir et une brève bibliographie terminent cet ouvrage d'introduction. Ce livre a le mérite de faire un compte rendu fidèle de certains travaux critiques importants. Il est aussi organisé de manière claire pour un lecteur qui n'est pas encore familiarisé avec le monde de Prévost ou le...