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REVIEWS 373 general to permit such a discussion. These comments may make it sound as if I wish Alliston had written a slightly different book. Nonetheless, scholars with an interest in eighteenth-century women writers, the epistolary form, or the problem of female inheritance within patriarchy will want to read the one she did write. Elizabeth J. MacArthur University of California, Santa Barbara Peter Wagstaff. Memory and Desire: Rétifde la Bretonne, Autobiography and Utopia. Amsterdam and Atlanta: Rodopi, 1996. 177pp. HA55.00; US$34.00. ISBN 90-420-0028-7. Peter Wagstaff est un bon connaisseur de l'œuvre de Rétif, et le sujet de son livre le prouve: associer dans une même problématique l'autobiographie et l'utopie pour analyser le statut de l'individu au sein d'un monde en transformation est une idée féconde. Dans une introduction dense, l'auteur justifie clairement son sujet, montrant que l'autobiographie et l'utopie répondent à une même nécessité morale, celle de représenter une société où la liberté individuelle, contenue dans ses excès, serait en harmonie avec une société stable, sécurisante. L'utopie n'est pas nécessairement située dans un imaginaire monde futur: elle peut être aussi dans un passé remémoré avec ferveur et récrit à la lumière des déchirements de l'homme adulte. Les huit chapitres de l'ouvrage forment en fait deux parties, les quatre premiers étant centrés sur l'utopie, les quatre autres sur l'autobiographie. En cours de route, la thèse unifiante du livre est un peu occultée par des développements apparemment autonomes. Mais les analyses sont fines, stimulantes pour l'esprit, et le lecteur aurait mauvaise grâce à bouder son plaisir. L'étude de l'autobiographie inspire des pages plus riches, plus réussies encore que celles qui concernent l'utopie. Mais la cohérence du travail de P. Wagstaff n'est pas en cause. Les fils de la démonstration, s'ils se distendent parfois , sont toujours ressaisis opportunément par l'auteur, et la conclusion, d'une belle fermeté, serait là pour en convaincre, si nécessaire. Le chapitre 1 («émigration») et le chapitre 2 («Exil») portent sur le passage · d'un monde rural à un monde urbain, puis de la confrontation avec ce monde de la ville qui excite les passions et favorise tous les dérèglements (d'où le besoin de sacraliser ses origines campagnardes et de protéger ses compatriotes contre les dangers de la ville). Le parcours de Rétif est celui qui va d'une situation initiale marquée par un bonheur fait d'innocence, de sécurité et de certitudes , à une situation de vulnérabilité morale suscitant le besoin d'une autre société, où une autorité contraignante (de type patriarcal) réglerait tous les conflits entre l'intérêt personnel et l'intérêt général. Le chapitre 3 («L'impulsion de l'utopie») analyse notamment, et avec beaucoup de bonheur, les «Statuts 374 EIGHTEENTH-CENTURY FICTION 10:3 du bourg d'Oudun» et la nouvelle «Les vingt épouses des vingt associés», où se retrouvent, réglementés, modifiés, des éléments de la réalité contemporaine. Le chapitre 4 («Les utopies ultérieures») montre, des «Idées singulières» aux Posthumes, comment Rétif, qui mesure mieux le fossé entre ses passions (et sa sexualité) et l'idéal harmonieux auquel il aspire, situe ses rêves utopiques dans un ailleurs et les place sous le signe d'une plus grande coercition. Le chapitre 5 («La quête de soi») introduit l'autre volet de la démonstration: la fonction de l'autobiographie dans l'expression du conflit crucial entre individu et société. Rétif, déçu par ses tentatives de solution par l'utopie, et confronté à un monde de plus en plus imprévisible, se tourne vers lui-même comme vers la seule certitude , ou du moins comme la seule valeur sur laquelle il conserve quelque prise. Les pages ici proposées sont particulièrement intéressantes, parce que plus neuves, fondées sur des...

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