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REVIEWS/COMPTES RENDUS281 even moving figure in a discourse more often dominated by a blanket suspicion ofidentity, interiority, agency, and attachment And ifButte seems at times to rely excessively on Merleau-Ponty, it is perhaps only a credit to his own habits of intersubjectivity—die purposeful orientation towards otiiers that makes this book such a morally bracing and critically rewarding work. Susan Fraiman University ofVirginia Michèle Bokobza Kahan. Libertinageetfolie dans le roman du XVIIf siècle. La République des Lettres 1. Louvain, Paris: Éditions Peeters, 2000. 291pp. €45. ISBN 90-429-0942-0. Il y a quelques années,Jean-Marie Goulemot avait cherché à montrer en quoi la dimension « pornographique » du roman libertin fait naître, chez son lecteur, un « désir dejouissance » qui, lui-même, illustre au mieux « le fonctionnement de l'effet de réel de la littérature » (Ces livres qu'on ne lit que d'une maim 1991). Suivant un tout autre point de vue, Philippe Sollers a mobilisé « la liberté de vivre » qu'incarne le libertinage contre « l'incessante propagande romantique et dépressive » (Liberté du XVIIf siècle. 1996). Plus récemment, Michel Delon appréhende le libertinage dans sa plénitude, à la fois comme savoir et savoir-vivre, « non comme un système fantasmatique ou narratiffixe, mais comme la concurrence de modèles idéologiques [...] qui en assure la dynamique » (Le Savoir-vivre libertin: 2000). Dans tous les cas, cependant, le libertinage apparaît comme un art de dire, de sentir et de penser propre à favoriser un bonheur fondé sur la critique rationnelle des préjugés et indissociable des caprices du désir. Au rebours de ces lectures, l'ouvrage de Michèle Bokobza Kahan, Libertinage etfolie dans le roman du XVIIf siècle, propose moins d'envisager le roman libertin comme une promesse dejouissance, d'affranchissement ou de bonheur, que comme le fruit d'« une doctrine aliénante » (258) dont la folie procède de « la monstruosité de la raison » (266). De fait, Bokobza Kahan se détourne de ce qu'elle appelle « le roman libertin heureux » au profit de textes qui, en empruntant « des voies plus fécondes », dépeignent une société mondaine où la « contrainte auto-produite [...] amène l'individu à s'éloigner de sa vérité personnelle » (263-64). En faisant du libertinage« une interrogation sur la nature padiogène de la société mondaine » (2), l'auteur place la folie au cœur de l'écriture libertine, ce qui, dès lors, lui permet de prendre en compte aussi bien le « rôlejoué par la société dans la 282 EIGHTEENTH-CENTURY FICTION17:2 dégradation morale de l'individu, que [...] la structure psychique du libertin dont le comportement révèle les angoisses et les inhibitions » (11). Placé sous cejour, le roman libertin, on l'aura compris, anticipe « sur les théories de l'inconscient » tout en sollicitant leur concours pour expliciter les« schémas interactionnels » que la psychanalyse a « conceptualisés à notre époque » (267) et qu'il semble s'être donné pour tâche de mettre en scène. Sur cette base, l'étude s'organise autour de trois axes, la société, le sujet et son objet, lesquels correspondent à autant de sections. Dans la première partie qui, sous le titre de « Folie et environnement libertin » (25-108), s'attache à montrer en quoi la folie, dans le roman du libertinage, « a toujours partie liée avec le social » (25), l'auteur prend successivement comme objet les questions relatives à l'éducation, au mariage ou encore à l'oisiveté et à l'ennui. Ici, l'éducation éloigne lesjeunes gens de leur « vérité intérieure au profit d'une renommée extérieure » (54) ; là, les mariages se concluent « au détriment de l'épanouissement de son identité personnelle » (62); plus loin, « le mode de vie des aristocrates libertins est considéré comme l'une des sources de la maladie mentale » (86). Bref, le lecteur découvre alors autant de traits de société dont les « conséquences morbides » créent « un environnement pathogène » (103) dans lequel s'enracine la« folie du libertin », thème qui fait l'objet de la deuxième...

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