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REVIEWS167 (pp. 248, 250) to mean "support" at critical junctures, and it would have been useful to spell out the most famous formulation of the probability argument, alluded to by Fielding (as Bender notes, p. 248) in the introduction to book 8 of TomJones ("The Poet ought rather to choose Impossibilities , provided they have a Resemblance to the Truth, than the Possible, which are Incredible with all their Possibility," Dacier's translation from Aristotle 's Poetics), but most readers would assent to Bender's final assertion, characteristically phrased as a rhetorical question, "At least in the Western cultural system, are not fact and fiction, reality and verisimilitude, proposition and hypothesis, truth and narrative, inseparably bound functions of each other?" (p. 253). Robert A. Erickson University of California, Santa Barbara Crébillon fils. Lettres Athéniennes. Éd. Ernest Sturm. Saint-Genouph: Librairie A.-G. Nizet, 2001. 468pp. ISBN 2-7078-1260-9. La publication des Lettres Athéniennes, extraites du Portefeuille d'Alcibiade par Ernest Sturm comble une sérieuse lacune dans la connaissance de l'œuvre de Crébillon fils. Ce roman, paru pour la première fois en 1771, n'avait plus été publié depuis 1779. Entre-temps, en janvier 2002, a paru sous la direction deJean Sgard une autre édition du même roman dans le tome 4 des Œuvres complètes de Crébillon fils, chez Garnier. Le texte est nettement mieux établi, même s'il reste des coquilles, et l'on trouve un fort intéressant commentaire qui situe ce roman dans l'œuvre de Crébillon fils. La réputation scandaleuse d'Alcibiade était solidement établie dès l'antiquit é: Thucydide parle «de son intempérance dans sa manière de vivre et de ses débauches outrées», et Plutarque lui consacre une notice peu amène dans ses Vies des Hommes illustres. À la fin du XVIIe siècle, Mme de Villedieu «viol(ant) le respect dû à la sacrée Antiquité» l'avait introduit parmi les acteurs de ses Amours des grands hommes. Elle y campait le portrait d'un séducteur qui multiplie ses conquêtes amoureuses uniquement pour le plaisir d'éprouver son intelligence et son charme. Reprenant cette figure de libertin, les Lettres Athéniennes nous font entrer dans son intimité par le biais d'une correspondance fictive mêlant les lettres d'Alcibiade, d'Aspasie, de Périclès, de Socrate, Thrazylle, Thrazyclée ou Thrazybule... Précédemment, Crébillon fils avait déjà eu recours à la forme épistolaire; cette fois sa fiction s'inscrit dans le contexte de l'antiquité, mais il faut reconnaître que, sauf la présence de noms destinés à évoquer l'Athènes classique, le romancier, indifférent comme d'ordinaire au décor 168EIGHTEENTH-CENTURY FICTION15:1 et à la réalité matérielle des choses, nous attache uniquement aux mouvements psychologiques de ses personnages. Quoique les lettres d'Alcibiade annoncent directement par leurs thèmes et par leur tonalité celles de Valmont, et que dès lors le lecteur se retrouve dans un univers proche de celui des Liahons dangereuses, une différence majeure s'impose entre les deux romans: on ne trouve point dans les Lettres Athéniennes la nostalgie de la pureté qui donne tout son relief à la fascination du mal dans le roman de Laclos. Pour saisir les multiples variations qu'Alcibiade et ses amis libertins tracent autour du désir, Crébillon fils, au sommet de son art, brode une parure d'une élégance somptueuse qui déguise ce que, tantôt dans leur agressivité, tantôt dans leur désinvolture, les comportements des protagonistes peuvent présenter d'ignoble. Caractérisant l'attitude qu'il adopte à l'égard de ses compagnes, Alcibiade avoue: «Persuadé avec raison que l'on afflige le cœur beaucoup plus impunément qu'on ne mortifie la vanité, loin aujourd'hui de quitter celles qui ne me touchent plus, je me borne à tourmenter leur âme de tant de façons, et sais leur faire du mouvement qui les porte vers moi, quel qu'il puisse être, un supplice si cruel et si continu que quelque patience que puisse leur inspirer...

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