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Destin du COnte moralHenri Coulet Nous nous sommes demandé, il y a quelques années: «Peut-on définir le conte moral?», et notre réponse était négative.1 Nous rappellerons ce qui nous avait fait conclure à cette impossibilité avant d'essayer de dire comment et pourquoi le conte moral a évolué de ses commencements, en 1758, quand paraît dans le Mercure le premier texte de Marmontel ainsi qualifié, jusqu'à 1830, date après laquelle il n'est plus représenté que par les éditions et rééditions de recueils à l'usage des enfants. Sous le nom de contes moraux on trouve les récits courts publiés dans le Mercure d'abord par Marmontel (et réunis ensuite en recueils), puis par des anonymes, des lecteurs qui signent de leur nom ou d'une initiale ou d'un surnom; des recueils réunissant des récits qui n'avaient pas reçu cette qualification lorsqu'ils étaient parus séparément, mais que leurs auteurs rangeaient sous cette étiquette commune (Imbert, Mme Leprince de Beaumont, Mme de Genlis); des recueils de contes qui n'avaient jamais paru séparément (Charpentier, Mme de Laisse); des recueils où l'épithète moraux est associée à d'autres épithètes (Contes philosophiques et moraux, de Bricaire de la Dixmerie; Le Passetemps ou Recueil de contes intéressants, moraux et récréatifs, de Brunet de Baines; Mes Délassements ou Recueil choisi de contes moraux et historiques, par Mlle Matné de Morville ; Les Hommes comme il y en a peu et les Génies comme il ? 'y en a point, contes moraux, orientaux, persans, arabes, turcs, anglais, français, etc., les uns pour rire, les autres à dormir debout); d'autres où c'est le 1 Dans lerecueil Narrativa Francesa en elsigloxvill, éd. AliciaYlleraetMercedes Boixareu (Madrid: Universidad Nacional de Educación a distancia, 1988), pp. 27-52. L'article présent reprend une partie de cet article de 1988 et en modifie la perspective. EIGHTEENTH-CENTURY FICTION, volume 13, numéros 2-3, janvier-avril 2001 248 EIGHTEENTH-CENTURY FICTION mot contes qui est accompagné d'autres substantifs (Nouveaux Contes moraux ou historiettes galantes et morales, de Charpentier; Histoires, nouvelles et contes moraux, de Sevelinges); des romans de plusieurs centaines de pages (Les Ondins, conte moral, de Mme Robert; Le Temps et la patience , conte moral, de Mme de Villeneuve; Les Chevaliers du Cygne ou la cour de Charlemagne, conte historique et moral, de Mme de Genlis); des drames (Les Orphelins, conte moral, par Costard, en 5 actes; Le nouveau Doyen de Killerine, par Mercier, en 3 actes); un poème épique, traduit de l'anglais, Le Solitaire ou Amyntor et Théodore, etc. Les recueils de textes d'origines diverses rassemblés par l'auteur de quelques-uns d'entre eux (Soirées amusantes ou Recueil choisi de nouveaux contes moraux, 3 volumes, 1785, par Imbert), ou par un collecteur connu, qui n'est pas lui-même rédacteur (Contes moraux dans le goût de ceux de M. Marmontel, recueillis de divers auteurs, 4 volumes, 1763, par Mlle Uncy), ou par un anonyme (Contes moraux où les hommes comme il y en a peu, un volume en 1768, 3 volumes, avec le titre beaucoup plus étoffé que nous avons cité plus haut, en 1776; Le Goût de bien des gens ou Recueil de contes moraux pour servir de complément à tout ce qui a paru jusqu'à présent dans ce genre, un volume en 1766, 3 volumes en 1769; Bibliothèque amusante ou Recueil choisi dejolis romans, anecdotes intéressantes et contes moraux, présentés au beau sexe, en 1776; Lectures amusantes ou Choix varié de romans, contes moraux et anecdotes par une société littéraire dejoliesfemmes, 4 volumes en 1778, etc.), offrent comme contes moraux des récits qui n'avaient jamais été ainsi qualifiés, ou noient ceux qui l'avaient été authentiquement dans la masse de dizaines d'autres récits au milieu desquels il est impossible d'apercevoir leur caract ère spécifique, s'ils en ont un. L'exemple le plus flagrant est celui du recueil de Mlle Uncy...

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