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REVIEWS 89 Françoise Tilkin, éd. Le Lire et le délire. Faux Titre no 156. Amsterdam: Rodopi, 1998. xxxi +379pp. HFl 120; US$66.50; FFr360. ISBN 90-4200643 -9. Offert à Paul Delbouille à l'occasion de son accession à l'honorariat, cet ouvrage réunit 26 de ses articles publiés entre 1958 et 1994, l'ensemble préfacé d'une liste de publications et d'une introduction par l'auteur lui-même. Les articles sont regroupés de façon thématique en trois parties: l'analyse interne, c'est-àdire l'analyse textuelle, l'analyse du roman, et l'analyse stylistique; la théorie littéraire; et l'édition de textes et l'histoire littéraire, c'est-à-dire des questions diverses ainsi que des notes sur l'édition des textes de Benjamin Constant. Or, malgré les rubriques, «analyse interne», «théorie littéraire» et «édition de textes», rubriques qui semblent vouloir donner plus d'envergure à l'ouvrage, il s'agit presque tout le long du livre de l'analyse textuelle telle que pratiquée par Delbouille au cours de sa carrière. La dernière partie de l'ouvrage, par contre, a pourobjet l'établissement des textes de Constant, textes que Delbouille a lui-même édités. En ce qui concerneGanalyse textuelle l'auteur s'est inspiré aux années 1950 de l'approche promulguée par Servais Etienne, approche qui soulignait la lecture détaillée du texte et qui s'opposait alors et aux excès de l'historicisme et aux«fantaisies d'études littéraires affranchies d'un passé enfin dépassé» (p. 3). En quelques mots, d'après Delbouille, l'analyse textuelle représente une espèce de«radioscopie de la lecture» (p. 6), une «mise en lumière des fins mécanismes par lequel le texte agit sur le lecteur attentif pour construire en lui un ensemble signifiant» (p. 6). Des 16 articles qui constituent les deux premières parties de l'ouvrage, 1 1 ont été publiés dans les Cahiers d'analyse textuelle dont Delbouille a été le directeur. On y trouve de courtes analyses de divers textes, par exemple, de «Chant d'automne» de Baudelaire, d'«Après trois ans» de Verlaine, de «Mes deux filles» de Hugo. Côté roman, on trouve des commentaires sur La Modification de Butor, sur Thérèse Desqueyroux de Mauriac, sur Adolphe, Cécile et Ma Vie (Le Cahier rouge) de Benjamin Constant. Dans tous ces textes on découvre un auteur tout aussi soucieux de bien lire le texte, afin d'en dégager le sens, que désireux d'éviter les envols théoriques où certains critiques se laissent emporter. Delbouille résiste en quelque sorte aux fantaisies du critique en essayant de bien inscrire ses propos à l'intérieur du sens signifié par le texte, sens déchiffré et en même temps circonscrit alors par le «bon sens» du lecteur. Pour intéressantes qu'elles soient, la plupart des analyses qui figurent dans cet ouvrage sont aujourd'hui datées. De plus, la polémique évidente des textes, par exemple , contre le «formalisme gratuit» (p. 59) de certaines analyses structuralistes, ou contre «quelque sémioticien dans les transes» (p. 63), a pour effet de nuire à l'interprétation avancée car elle enlève au lecteur son droit de jugement. Plusieurs articles terminent, d'ailleurs, en queue de poisson, Delbouille soulignant que l'analyse effectuée n'est qu'une ébauche à approfondir ou des réflexions rapides, c'est-à-dire à développer ultérieurement ou même à reprendre. 90 EIGHTEENTH-CENTURY FICTION 13:1 Chaque texte, chaque article ne semble représenter enfin qu'un échantillon de la forme d'analyse textuelle ou stylistique à laquelle Delbouille donne sa préférence. Le véritable intérêt du texte, et il y en a, découle plutôt d'une lecture de l'ensemble de l'ouvrage. La polémique qui s'inscrit dans la plupart des articles, gênant un peu l'analyse, permet par contre de positionner l'approche de Delbouille par rapport aux diverses tendances dans le domaine littéraire au cours...

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