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  • Les mouvements propulseurs du rire: le cas Mélanie Watt
  • Laurent Poliquin (bio)
Watt, Mélanie. Le chef-d’œuvre de Chester. Toronto: Scholastic, 2010. 32 pp. 9,99$ broché. ISBN 978-1-4431-0145-5. Imprimé.
Watt, Mélanie. Chester. Toronto: Scholastic, 2007. 32 pp. 9,99$ broché. ISBN 978-0-545-99861-1. Imprimé.
Watt, Mélanie. Chester le retour. Toronto: Scholastic, 2008. 32 pp. 9,99$ broché. ISBN 978-0-545-99147-6. Imprimé.
Watt, Mélanie. Frisson l’écureuil. Toronto: Scholastic, 2006. 40 pp. 9,99$ broché. ISBN 978-0-439-94047-4. Imprimé.
Watt, Mélanie. Frisson l’écureuil à la plage. Toronto: Scholastic, 2008. 32 pp. 9,99$ broché. ISBN 978-0-545-99228-2. Imprimé.
Watt, Mélanie. Frisson l’écureuil en pleine nuit. Toronto: Scholastic, 2009. 32 pp. 9,99$ broché. ISBN 978-0-545-98745-5. Imprimé.
Watt, Mélanie. Frisson l’écureuil se fait un ami. Toronto: Scholastic, 2007. 32 pp. 9,99$ broché. ISBN 978-0-545-99806-2. Imprimé.

Mélanie Watt. Voici un petit phénomène éditorial qui laisse beaucoup espérer par son humour et la fraîcheur narrative qui saisit le lecteur des aventures de Frisson l’écureuil et du chat Chester. Doit-on s’étonner que le parcours de l’auteure ait bifurqué du graphisme vers la confection d’albums pour la jeunesse? Son premier livre, Léon le caméléon, issu d’un travail universitaire sous la gouverne de l’illustratrice Michèle Lemieux, est paru en versions française et anglaise en 2001; la version anglaise, Leon the Chameleon, s’est vue mériter une entrée dans le prestigieux catalogue White Ravens 2002. Mais c’est surtout à partir des séries de livres portant sur Frisson et Chester que la carrière de l’auteure-illustratrice a pris son envol. Les textes qui [End Page 165] font l’objet de ce compte rendu refusent toute linéarité du récit et poussent l’audace jusqu’à une autodestruction narrative. En entrevue au journal La Presse, elle souligne d’ailleurs l’influence des ouvrages de l’auteur américain Mo Willems (Sesame Street) dans lesquels elle remarque l’absence de récit conventionnel (Bérubé).

Frisson l’écureuil couard

La série lancée en 2006 met en scène un écureuil apeuré par la possibilité des dangers qui entourent son arbre, tels les abeilles, les bactéries et même les extraterrestres. Frisson s’engage alors dans une routine censée le tenir hors de danger et garde à sa disposition une trousse de premiers soins. En peu de mots et dans une mise en page dynamique et variée dont la structure sera également exploitée dans les autres livres de la série, l’auteure réussit à présenter les limites d’un environnement surprotecteur et à aborder avec humour la peur universelle de l’inconnu. Dans Frisson l’écureuil se fait un ami, publié l’année suivante, le lecteur assiste aux préparations d’un écureuil solitaire qui cherche à rencontrer un ami inoffensif. Armé entre autres choses d’un porte-nom, d’un petit sapin désodorisant et de mitaines, Frisson se prépare à faire bonne impression au moment où le plan alors prévu tourne au vinaigre devant un chien qui semble au premier abord bien dangereux pour cet écureuil craintif. Les éléments graphiques, pourtant simples d’exécution, permettent à l’auteure d’aborder efficacement la xénophobie. C’est à la plage que l’on retrouve l’inimitable écureuil dans le troisième album de la série, alors épouvanté à l’idée qu’une plage puisse contenir de dangereux monstres marins, des bandes de pirates et des mouettes à profusion. Frisson décide alors de créer sa propre plage à partir d’une piscine gonflable, de litière de chat et de la chaleur ensoleillée d’une lampe [End Page 166] de poche. Mais comme il ne peut y avoir de « vraie plage » (s.pag.) sans coquillages, Frisson part à la quête de l’objet fétiche armé de son casque protecteur de noix de coco, de sa frite à distraire les mouettes et d’un élastique...

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