Abstract

Au-delà de la question de l’immigration, Diome traite, dans Le Ventre de l’Atlantique, de la pratique de la solidarité dans le village de Niodor, synecdoque d’une Afrique postcoloniale en pleine mutation, entre valeurs traditionnelles et modernes. Le concept de la solidarité s’y trouve perverti et transformé en moyen de dépendance et d’exploitation d’autrui. Diome ébauche trois possibilités de réponses à une telle solidarité oppressive: l’acceptation du devoir d’assistance envers la communauté qui conduit à la destruction du sujet en quête de réalisation; le refus systématique de la pratique de la solidarité qui se traduit en égoïsme; et la solidarité modérée qui consiste dans un premier temps, à résister aux sollicitations afin de se réaliser, et d’ensuite aider autrui de manière réaliste à devenir indépendant. De ces trois tendances, Diome privilégie la dernière qui prend en compte les besoins de l’individu, ainsi que sa responsabilité sociale et communautaire.

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