University of Toronto Press
Reviewed by:
  • Québec Library Association:A Historical Overview 1932-2007 / L'Association des bibliothécaires du Québec : un survol historique 1932-2007
  • Marcel Lajeunesse, Professeur associé
Peter F. McNally et Rosemary Cochrane. 2009. Québec Library Association: A Historical Overview 1932-2007 / L'Association des bibliothécaires du Québec : un survol historique 1932-2007. Montréal : ABQLA. 31 p./ 32 p. (souple, broché). CAN 15,00 $ plus les frais de livraison.

Cette brochure bilingue présente une synthèse historique de la plus ancienne association de bibliothécaires au Québec et la troisième en ancienneté des associations provinciales au Canada, à l'occasion de son 75e anniversaire. Les auteurs, Peter F. McNally, professeur à la School of Information Studies de l'Université McGill, et Rosemary Cochrane, ancienne présidente de l'association, se sont appuyés sur les archives de l'association conservées actuellement à la Bibliothèque publique de West-mount. Les auteurs nous font entrevoir dans l'avant-propos l'éventualité de la publication d'une monographie plus consistante de leur association.

En 1932, la Québec Library Association (QLA) est créée. Dès 1897, puis en 1911, Charles Gould, directeur de la bibliothèque de l'Université McGill, avait tenté de former une association de bibliothécaires sous le nom de Montréal Library Club, mais l'absence de personnes qualifiées et intéressées n'avait pas permis de donner suite à cette idée. En 1932, la QLA est créée en pleine crise économique, mais il y avait pourtant quelques indices favorables. Le Rapport Ridington sur l'état des bibliothèques canadiennes venait de paraître. L'école de bibliothéconomie de McGill, agréée par l'American Library Association depuis 1927, pouvait faire valoir quelques cohortes de diplômés, et, en 1932, elle offrit une session d'été en français.

La QLA venait, lors de sa création, après l'Ontario Library Association établie en 1900 et la British Columbia Library Association, établie en 1919. Ces deux dernières associations pouvaient faire état de nombreuses bibliothèques publiques. Au Québec, c'était plutôt les bibliothèques universitaires et spécialisées qui dominaient le petit monde des bibliothèques. Établie comme association anglophone, la QLA a fonctionné, dès ses débuts, comme association bilingue. Elle fut constituée en société en 1946, puis à nouveau en 1969, en vertu de la Loi sur les compagnies, sous un nom bilingue cette fois, l'Association des bibliothécaires du Québec [End Page 355] Library Association (ABQLA). Elle devint officiellement bilingue en 1971 avec l'adoption d'un nouveau règlement. Le premier président (1932-1933) fut Gerhard Lomer, à la fois directeur de la bibliothèque de l'Université McGill et de son école de bibliothéconomie de 1920 à 1948. Hélène Grenier, directrice de la Bibliothèque des instituteurs de la Commission des écoles catholiques de Montréal, fut la première francophone qui présida l'Association.

La brochure est présentée d'une manière chronologique, par décennie, en soulignant tant les faits se rapportant à l'évolution de l'Association que ceux portant sur le développement des bibliothèques à Montréal, au Québec et au Canada. Les décennies 1940 et 1950 apparaissent comme des périodes d'optimisme, avec l'achat et la réouverture de la Bibliothèque Saint-Sulpice, la fondation de la Canadian Library Association, la création de la Bibliothèque nationale du Canada et le vote de la première loi sur les bibliothèques publiques au Québec.

La décennie 1960, qui vit la Révolution tranquille, favorisa le développement des bibliothèques publiques, universitaires, et de collège. En 1967 naissait la Bibliothèque nationale du Québec. De 1965 à 1969, l'ABQLA s'est associée à l'Association canadienne des bibliothécaires de langue française (ACBLF) pour mettre sur pied la Corporation des biblio-thécaires professionnels du Québec (CBPQ).

On observe que les décennies suivantes, 1970 et 1980, furent une période pessimiste pour la l'ABQLA et la communauté anglophone en raison de la législation linguistique. En 1974, on comptait 338 membres dans cette Association, répartis également entre anglophones et francophones, et 85 % de ceux-ci étaient des bibliothécaires professionnels. Pourtant, l'ABQLA traversa alors une crise de confiance ; elle se demandait si elle avait encore un rôle au Québec entre la CBPQ et l'Association pour l'avancement des sciences et des techniques de la documentation (ASTED). Il faut noter également l'aspect négatif fortement ressenti que représentaient la politique du livre des années 1970 et la loi 51 (Loi sur le développement des entreprises québécoises dans le domaine du livre) du tournant des années 1980. Ces lois sont perçues comme des pénalités pour les bibliothèques, comme un moyen de financer le commerce du livre par les bibliothèques.

Comme toute publication publiée pour souligner un anniversaire, cette brochure nous laisse sur notre faim. Elle inclut, en annexe, deux [End Page 356] documents intéressants : d'abord la mission, le but et les objectifs de l'Association, et ensuite la liste des présidentes et des présidents de 1932 à 2007. Nous attendons la monographie annoncée qui sera un apport important à l'histoire des bibliothèques au Québec. [End Page 357]

Marcel Lajeunesse, Professeur associé
École de bibliothéconomie et des sciences de l'information (EBSI), Université de Montréal

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