In lieu of an abstract, here is a brief excerpt of the content:

Reviewed by:
  • Pourquoi la Francophonie?, and: Expressions culturelles des francophonies
  • Paul Dubé (bio)
Pourquoi la Francophonie?, s. la dir. de Louise Beaudoin et Stéphane Paquin, Montréal, VLB éditeur, 2008, 240 p., 27,95$
Expressions culturelles des francophonies, s. la dir. de Nicole Côté, Ellen Chapco, Peter Dorrington et Sheila Petty, Québec, Éditions Nota bene, 2008, 256 p., 26,95$

Selon un des directeurs de Pourquoi la Francophonie?, Stéphane Paquin, l'objectif de ce livre est de « présenter un éventail de textes de spécialistes et de personnalités du monde politique, qui ont à cœur la Francophonie et qui souhaitent que cette organisation joue un rôle plus important dans le monde ». Un intérêt du livre, ajoute-t-il, « repose [. . .] dans la diversité des thèmes abordés [. . .], le libre choix des auteurs » ; un autre tient au fait que la forme proposée pour la Francophonie « ne fait pas consensus », compte tenu justement des intervenants. Ceux-ci proviennent de milieux multiples, complémentaires cependant, eu égard au sujet : des politiques (comme disent les Franc¸ais) de tendances différentes, tels Alain Juppé, Louise Beaudoin et Catherine Tasca (ministre dans le gouvernement Jospin) ; des journalistes comme Jean-Franc¸ois Lisée et Bernard Cassen (Monde Diplomatique), celui-ci étant aussi professeur (agrégé d'anglais et docteur d'État) comme bien d'autres ici présents. On y trouve donc des professeurs en droit : Jacques Frémont (Montréal, Toronto), Christian Philip (Lyon) ; en sciences : Michel Guillou (Paris) ; en sciences politiques : Franc¸oise Massart-Piérard (Louvain), Stéphane Paquin (Sherbrooke), Jean-Franc¸ois Payette (doctorant à l'UQÀ M), Bruno Maltais (doctorant à Paris) ; en histoire : Aurélien Yannic (Toulouse, UQÀ M) ; en lettres franc ¸aises : Katia Haddad (Beyrouth) ; un chercheur en anthropologie : Gérard Boulet (Laval) ; et les décorés (chevalier/officier de l'ordre de la Pléiade, entre autres) : Pierre Lampron (médias et culture) et Jean Tabi Manga, professeur et recteur de l'Université Yaoundé II, auteur prolifique sur des questions connexes. Pour la présentation et pour une réception relevée du recueil, il est dommage que le nom du préfacier, Abdou Diouf, le secrétaire général de l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF), n'apparaisse qu'à l'endos du livre, en lettres minuscules.

Malgré ce palmarès impressionnant d'auteurs, on ne trouvera pas dans ce volume de visions fulgurantes de la Francophonie de demain, mais bien des réflexions de toutes teneurs, des pistes d'action porteuses, toutes des voix positives visant le bien collectif, mais honnêtes et sans équivoque quant à l'état des lieux qui n'est pas sans son lot de difficultés [End Page 175] et de manquements qu'on relève dans un but d'ajustements, de réformes, d'engagements.

D'entrée de jeu, il est inévitable que se glisse ici et là une certaine déploration de faits qui minent la crédibilité et la pertinence de la Francophonie, organisée sous la tutelle de l'OIF. On critique le membership, par exemple, en soulignant qu'on semble favoriser « le quantitatif plutôt que le qualitatif », on semble ne pas comprendre que « la mondialisation est sa chance, un tremplin possible et non son éteignoir et sa tombe », on déplore qu'« elle se retrouve si peu au cœur des débats et des actions » politiques et, d'autre part, qu'au lieu de saisir la « formidable occasion » que procure l'Internet, c'est-à-dire « de distribuer des logiciels en franc¸ais, de créer des sites et des moteurs de recherche, de multiplier les portails francophones, nous eûmes droit, de dire Katia Haddad, [. . .] aux prédictions de quelques obscurs astrologues sur l'assassinat des langues autres que l'anglais par cet outil du diable » ; on défend contre certains, que l'on peut « être trilingue arabe/franc¸ais/anglais sans devenir 'schizophrène' ». Pour tout dire, la Francophonie demeure « un ensemble interétatique hétérogène, voire discordant, géographiquement éparpillé, fortement institutionnalisé, aux objectifs inconstants ».

Outre ce regard critique, judicieux et attendu, qui parcourt une partie significative de...

pdf

Share