In lieu of an abstract, here is a brief excerpt of the content:

Reviewed by:
  • The Meanings of Magic: From the Bible to Buffalo Bill
  • Thibaut Maus de Rolley
The Meanings of Magic: From the Bible to Buffalo Bill. Edited by Amy Wygant. (Polygons: Cultural Diversities and Intersections, 11). New York and Oxford: Berghahn Books, 2006. ix + 241 pp., 5 b&w ills. Hb $70.00.

Ce volume collectif se propose d’explorer la notion de magie en faisant le choix résolu de l’éclectisme. L’introduction confirme en effet ce que laisse déjà entendre le titre: partout présente, la magie est une notion protéiforme, qui permet de réunir Harry Potter et les inquisiteurs du Malleus maleficarum, Ben Laden et les mannequins de Glamour Magazine. Si le projet d’ensemble invite ainsi, de façon stimulante, à transgresser les frontières chronologiques, disciplinaires et génériques, les dix articles qui composent ce recueil se divisent cependant en deux parties bien distinctes. La première (‘Magic and God’), regroupe des études de théologie et d’histoire religieuse, qui prennent la Bible et le monde antique comme premiers objets. Plus ouverte, la seconde (‘Magic, Culture, Science’) rassemble notamment quatre spécialistes d’études françaises. C’est sans doute celle que les lecteurs de French Studies liront avec le plus de profit. Nicholas Hammond y rapproche la persécution exercée contre la communauté de Port-Royal de celle dont étaient alors victimes les possédées: une ‘diabolisation’ de la pédagogie janséniste qui s’appuie sur une vision du magister comme mage, et qui permet d’éclairer d’un nouveau jour l’œuvre de Racine. Sara Melzer envisage pour sa part comme un processus magique la politique d’assimilation du ‘sauvage’ menée par l’État français au XVIIe siècle, au Nouveau Monde comme aux marges du royaume. Reprenant l’histoire – déjà bien documentée – de la chasse aux sorcières perpétrée en 1609 au Pays Basque, Melzer propose ainsi d’y voir le conflit entre la ‘magie blanche’ de l’État et la ‘magie noire’ du diable. (NB : p. 151, lire 1612, et non 1610, pour la date de parution du traité démonologique de Pierre de Lancre.) Amy Wygant se demande ‘what kind of difference an alchemical patina on a text makes’: partant de l’exemple de la réception d’Harry Potter, elle croise notamment au cours de cette quête le Page disgrâcié de Tristan L’Hermite (1643) et les lectures alchimiques faites de l’histoire de Médée. Enfin, Alyce Mahon dresse le portrait des surréalistes en magiciens modernes: pour Breton et ses pairs, l’école surréaliste est une ‘hermetic society’. Cette partie est complétée par l’article de David Weston, consacré à la bibliothèque ésotérique de John Ferguson (1838–1916), et celui de Ronald Walters, qui évoque la rencontre malheureuse des entertainers Buffalo Bill et Houdini avec la magie du cinéma [End Page 241] naissant. Si les contributions de la première partie, ‘Magic and God’, offrent un intéressant contrepoint aux perspectives développées par la suite, il est dommage que les deux temps du volume ne dialoguent précisément pas davantage, et que ne se dégage pas de la lecture de l’ensemble une ligne directrice plus affirmée. On peut également reprocher à certains articles de n’aborder la notion de magie que par la bande, ou d’en donner des définitions parfois contestables (p. 36, la magie est ainsi confondue avec le merveilleux), parfois excessivement métaphoriques ou insuffisamment fondées sur les conceptions propres aux périodes étudiées, en porte-à-faux avec l’idée, justement rappelée par un des auteurs (p. 73), que la magie, comme tous les phénomènes culturels, a une histoire.

Thibaut Maus de Rolley
Worcester College, Oxford
...

pdf

Share