Abstract

La discrétion exercée par les agents de première ligne des services frontaliers représente un élément fondamental dans l'étude de la façon que les états-nations traitent les populations mobiles aux frontières internationales et près de celles-ci. Cette discrétion implique non seulement des décisions sur les moments d'agir, instants réactionnaires marqués par des circonstances, des personnes ou des motifs légaux particuliers, mais aussi des décisions sur les moments de ne pas agir. Une étude des inactions complète l'ensemble des informations nécessaires afin de délimiter l'inégalité du triage social par l'État. Cette inégalité est soulignée dans l'analyse des documents frontaliers à l'aide d'une perspective novatrice: l'auteur examine les raisons pourquoi, dans un tel contexte, certains frontaliers inspirent confiance tandis que d'autres sont considérés comme des risques potentiels. L'allocation de la confiance et du risque est des plus intéressantes et complexes, révélant plusieurs processus majeurs opérant simultanément, à savoir les inégalités de classe et de race ainsi que la promulgation territoriale de l'État-nation.Discretion on the part of front-line border officers is fundamental to exploring how nation-states sort out mobile populations at and near international borders. This discretion involves not only decisions about when, on whom, and on what legal grounds to act but also decisions about when and on whom not to act. Examination of non-actions completes the range of information needed to delineate unequal social sorting by the state. Unequal sorting is specified in the analysis of field materials through a novel prism, paying attention to why and how certain borderlanders are trusted in enforcement settings while others are considered potential risks. The allocation of trust and risk proves interestingly complex, revealing several major processes operating simultaneously, both class and race inequality and the enactment of the territorial nation-state.

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