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Reviewed by:
  • From Pride to Influence: Towards a New Canadian Foreign Policy
  • Magali Deleuze
From Pride to Influence: Towards a New Canadian Foreign Policy. Michael Hart. Vancouver: UBC Press, 2008. Pp. 448, $85.00 cloth, $34.95 paper

Michael Hart propose dans ce livre sa vision de ce que devrait être la politique étrangère canadienne, en se basant sur son expérience comme haut fonctionnaire au ministére des Affaires étrangères du Canada sous Brian Mulroney et sur ses lectures de professeur de politique commerciale. Le titre est alléchant et parodie celui d'un énoncé de politique étrangère de l'époque où Paul Martin était premier ministre : A Role of Pride and Influence in the World. L'auteur s'inscrit dans le débat actuel sur la redéfinition de notre politique étrangère au lendemain de la guerre froide et devant l'apparition d'un monde unipolaire où notre encombrant voisin domine le monde politique et économique. La thèse de l'auteur est claire : le Canada doit redevenir le meilleur allié des États-Unis et tourner le dos à l'antiaméricanisme liberal appelé aussi multilatéralisme… Il ne s'agit donc pas ici d'un livre bilan ou historique, comme le laisse croire malheureusement son titre, mais du plaidoyer d'un spécialiste des relations commerciales canado-américaines pour une « intégration » plus claire de notre politique étrangère à celle des États-Unis.

Les deux premiers chapitres analysent les deux options concernant la politique étrangère canadienne et leur histoire : la vision pragmatique, d'une part, qui encourage le resserrement de nos liens avec les Américains et la définition de la nouvelle place du Canada dans le monde; la vision romantique, d'autre part, celle du multilatéralisme et de l'idée que le Canada doit se montrer, le plus souvent possible, différent des États-Unis. Cette dernière vision, celle des libéraux, est sévèrement critiquée par l'auteur, qui souligne que seuls Pearson et Mulroney ont étè à la fois réalistes et internationalistes. Les chapitres 3 et 4 exposent toutes les contraintes qui attendent ceux qui font la [End Page 176] politique étrangère : les fonctionnaires du MAECI, l'opinion publique, le poids de l'histoire et le rôle des États-Unis dans notre économic Les chapitres 5, 6 et 7 analysent, par le biais des impératifs de sécurité nationale et économique, l'importance d'un renforcement de notre alliance avec les États-Unis et les effets pervers pour le Canada d'une politique de l'autruche qui refuserait de placer notre voisin au centre de notre politique étrangère. Cette première partie du livre n'apprend rien aux historiens ou au spécialiste, l'auteur fait un bon résumé de la littérature sur le sujet. Il reprend enfm a son compte les thèses sur les progrès du Canada dans les périodes de rapprochement canado-américain et sur sa régression dans les périodes de « make a difference », trop coûteuses pour les Canadiens. La deuxième partie du livre s'attaque aux conséquences de l'interdépendance économique du Canada à l'égard des États-Unis en matière de politique étrangère canadienne. Le chapitre 8 rappelle les mythes et valeurs concernant nos relations avec les Américains, principalement « Preach a Sunday foreign policy but practise a weekday one… » (p. 203). Le problème fondamental de notre politique étrangère ressort id, même si l'auteur ne veut ou ne peut pas l'approfondir : définir nos valeurs comme Canadien ou encore défmir notre identité nationale. En effet, comment bâtir une politique étrangère conséquente et soutenue par la population, si les valeurs qui la guident changent avec chaque gouvernement. L'auteur a le mérite, ici, de poser cruellement la question; il explique aussi que'à titre de moyenne puissance, le Canada n'a pas les moyens de ses ambitions. Peut-être faut-il choisir entre une politique étrangère « économique », qui assure notre prospérité (et qui, donc, suit plus ou moins docilement les États-Unis...

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