Abstract

Les films « femmes en prison » (ci-après les « FFEP »), qui sont relativement obscurs et représentent un genre certainement peu regardé, peuvent fournir l’occasion de revisionner le droit à travers une lentille féministe. Nous ne suggérons pas par là que ces FFEP révèlent la vérité quant à la véritable situation des femmes incarcérées. De toute évidence, ces films varient dans leur degré de vraisemblance culturelle. Et pourtant ces histoires fictives nous laissent souvent ébranlées quant à la question des prisons et des femmes qui y sont entassées. Par conséquent, au lieu de nous attarder à mesurer le réalisme des FFEP, nous examinons la relation dialogique entre ces représentations des femmes en prison et la manière par laquelle les institutions judiciaires formalisées et les agents judiciaires en fonction collent à des femmes en particulier l’étiquette de « criminelles ». Nos recherches ont démontré que certains FFEP offrent des façons d’imaginer la violence de l’État et des pratiques judiciaires ainsi que l’inhumanité des institutions de manière à laisser entrevoir des injustices plus grandes de genre, de race et de classe, qui rendent certaines femmes en particulier plus vulnérables à la criminalisation et à l’incarcération. Certains FFEP reproduisent les mécanismes et les postulats genrés du droit pénal tout en contestant ses institutions et ses instruments de pouvoir. Nous soutenons que le film Caged (1950), en particulier, invite l’auditoire à repenser les préoccupations féministes contemporaines au sujet de la criminalisation des femmes. Le film Caged est une oeuvre de théorie féministe tant pas ses déterminations discursives, que ses dimensions normatives et ses références intertextuelles.

Abstract

Engagement with “women-in-prison” movies (WIPs), which are a relatively obscure and certainly under-read genre, can provide the impetus for the revision of law through a feminist lens. I do not propose that WIPs reveal anything about the actual conditions of incarcerated women. Clearly, they vary in their cultural verisimilitude. Yet, these fictional stories often leave us feeling unsettled about prisons and about the women who are warehoused within them. Accordingly, rather than measuring the realism of WIPs, I examine the dialogical relationship between these representations of women in prison and the manner in which formalized legal institutions and official legal agents label particular women “criminals.” I have found that some WIPs may offer ways to imagine the violence of state and legal practices and the inhumanity of total institutions to suggest broader gender, race, and class injustices that render particular women more vulnerable to criminalization and incarceration. Some WIPs reproduce the gendered operations and assumptions of the criminal law while also challenging its institutions and apparatuses of power. I argue that Caged (1950), in particular, invites viewers to think through contemporary feminist concerns around the criminalization of women. By virtue of its discursive determinations, normative dimensions, and inter-textual references, Caged is feminist jurisprudence.

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