Abstract

La postérité du Père Bauny se limite pour l'essentiel au statut de celui que Pascal, ou plutôt son porte-parole Louis de Montalte, a combattu dans les Lettres provinciales, et qu'il est parvenu à couvrir de ridicule et d'opprobre. Pourtant la Somme des péchés, qui se situe dans la longue tradition des manuels à l'usage des confesseurs, se trouve considérablement déformée par le traitement du polémiste. Dans cet article nous cherchons tant soit peu à rééquilibrer les enjeux et à accorder une définition plus objective à la casuistique, tout en admettant qu'un lecteur moderne risque toutefois de trouver l'ouvrage jésuite aussi rébarbatif que sophistique. Après une brève esquisse de certaines de ses caractéristiques les plus saillantes, nous tentons une évaluation des deux théologies qui s'affrontent, et finissons par nous demander quels éléments de leur stratégie éristique furent déterminants pour l'étonnant succès des petites lettres.

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