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He Ejaculated (Houellebecq) Franc Schuerewegen For Larry CHATEAUBRIAND EST DISCRET; à son époque, il n'a guère d'autre choix. «Dès lors je sentis s'échapper quelques étincelles de ce feu qui est la transmission de la vie»1. Chez Proust, l'évocation est déjà plus précise mais elle demeure essentiellement métaphorique: Hélas, c'était en vain que j'implorais le donjon de Roussainville, que je lui demandais de faire venir auprès de moi quelque enfant de son village, comme au seul confident que j'avais eu de mes premiers désirs, quand au haut de notre maison de Combray, dans le petit cabinet sentant l'iris, je ne voyais que sa tour au milieu du carreau de la fenêtre entrouverte, pendant qu'avec les hésitations héroïques du voyageur qui entreprend une exploration ou du désespéré qui se suicide, défaillant, je me frayais en moi-même une route inconnue et que je croyais mortelle, jusqu'au moment où une trace naturelle comme celle d'un colimaçon s'ajoutait aux feuilles du cassis sauvage qui se penchaient jusqu'à moi2. Chez Claude Simon, la scène est évoquée en termes propres même si un fantasme archaïsant apparaît. L'homme qui se soulage dans le corps d'une femme est un animal, un monstre préhistorique. Nous entrons dans la fable, le mythe: Seulement je n'étais plus un homme mais un animal un chien plus qu'un homme une bête si je pouvais y atteindre connaître l'âne d'Apulée poussant sans trêve en elle fondant maintenant ouverte comme un fruit une pêche jusqu'à ce que ma nuque éclate le bourgeon éclatant tout au fond d'elle l'inondant encore et encore, inondant sa blancheur jaillissant l'inondant, pourpre, la noire fontaine n'en finissant plus de jaillir le cri jaillissant sans fin de sa bouche jusqu'à ce qu'il n'y ait plus rien sourds tous les deux tombés inanimés ..? Chez Houellebecq, me semble-t-il, c'est encore un autre cas de figure qu'on observe. La métaphore est ici chose interdite; la scène de jouissance est évoqu ée conformément à la représentation qu'en offre une certaine littérature spécialisée et peu ambitieuse vu qu'elle n'a d'autre but que d'exciter les appétits sexuels du lecteur. L'épisode erotique vient en d'autres mots combler une attente, le texte se veut conforme à une norme qu'il s'agit de respecter scrupuleusement4. J'en veux pour preuve la scène avec la prostituée thaïe dans Plateforme. Cela se passe comme on sait à Bangkok dans le milieu du tourisme sexuel. Houellebecq écrit ceci: 40 Fall 2004 SCHUEREWEGEN Après le bain pris ensemble, je m'allongeai sur le matelas recouvert de mousse; je compris tout de suite que je n'aurais pas à regretter mon choix. Oôn bougeait très bien, très souplement; elle avait mis juste assez de savon. À un moment, elle caressa longuement mes fesses avec ses seins; ça c'était une initiative personnelle, toutes les filles ne le faisaient pas. Sa chatte bien savonnée frottait mes mollets comme une petite brosse dure. Je bandai presque tout de suite, à ma légère surprise; lorsqu'elle me retourna et commença à caresser mon sexe avec ses pieds, je crus même queje n'allais pas pouvoir me retenir. Au prix d'un gros effort, en tendant brusquement les abducteurs des cuisses, j'y parvins5. Enfin, c'est la délivrance, qui se passe dans le bonheur, comme il se doit: «Oh non, Oôn, non!...» criai-je. Elle éclata de rire, contente de son pouvoir, puis continua à descendre, contractant les parois de son vagin par pressions fortes et lentes; elle me regardait en même temps dans les yeux, avec un amusement visible. Je jouis bien avant qu'elle ait atteint la racine de mon sexe. (54) Des passages de ce genre sont légion chez Houellebecq qui en a fait comme on sait une sorte d'image de marque...

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