In lieu of an abstract, here is a brief excerpt of the content:

Book Reviews Myriam Roman. Le Dernier Jour d'un condamné de Victor Hugo. Paris: Gallimard, «Folioth èque», 2000. Pp. 208. Myriam Roman, auteur d'un bel ouvrage sur Victor Hugo et le roman philosophique (Paris: Champion, 1999), éclaire les enjeux—idéologiques et philosophiques—et définit la poétique de cet étrange roman, dans une analyse approfondie, fine et rigoureuse, toujours soucieuse du contexte historique et des multiples influences intertextuelles. Un premier volet de l'essai est consacré à la genèse complexe de ce livre hétérogène; de la publication anonyme de 1829 à la «réactualisation politique» de 1832, Myriam Roman étudie Ia constitution progressive d'un texte aux aspects multiples: par exemple, le jeu des préfaces successives , finalement juxtaposées, révèle la complexe interaction des dimensions autobiographique et idéologique du roman. La critique fait ensuite la part belle au contexte en s'int éressant tant aux prédécesseurs qu'aux contemporains de Hugo—sans oublier bien sûr les échos intratextuels—, et brosse un riche panorama du traitement journalistique et littéraire du motif révolutionnaire de la guillotine, tout en ouvrant d'intéressantes perspectives sociologiques concernant la question pénale dans les années 1830. Enfin, deux chapitres convergent pour définir l'esthétique de ce roman. M. Roman insiste sur l'importance de la monstration: nudité de l'écriture, précision documentaire, «double logique, réaliste et symbolique», de notations concrètes et dépouillées, qui dénoncent sans médiation apparente l'insoutenable condition de l'homme incarcéré (l'absence de biographie conférant au récit sa valeur exemplaire). L'analyse insiste aussi sur les multiples procédés—déréalisation, ébauche d'un monologue intérieur, esthétique du fragment...—qui font l'originalité de ce récit, «essai expérimental d'écriture du moi qui trouvera des prolongements dans les romans ultérieurs», tant chez Hugo lui-même que dans la littérature du XXe siècle. Le dossier qui suit l'essai propose, en particulier, un large éventail d'extraits sur la question de Ia peine de mort ou «l'échafaud romantique» et ouvre des perspectives sur des analyses plus actuelles, celles de Michel Foucault, notamment. Sans aucun doute cet ouvrage, tout à la fois vif, concis et d'une grande richesse documentaire , mérite d'être lu comme un essai à part entière. Pascale Auraix-Jonchière Université Biaise Pascal, Clermont-Ferrand II Cécile Hayez-Melckenbeek. Prose sur le nom de Ponge. Villeneuve d'Ascq: Presses Universitaires du Septentrion, 2000. Pp. 234. 140 FF. On serait en droit d'attendre une certaine fidélité critique de la part d'un travail dont le thème explicite est celui de la «signature». Or si l'étude de Cécile Hayez-Melckenbeek parvient à lire bien des traits de l'idiome Pongien, il pèche aussi par l'imprécision de sa traduction théorique, et les efforts didactiques des deux premiers chapitres ne permettent pas vraiment de saisir le lien que l'auteur établit trop implicitement entre la poétique pongienne, la lecture lacanienne qu'elle en propose et la question titulaire de la signature. On peut distinguer plusieurs moments dans le travail de Cécile Hayez-Melckenbeek. Celleci offre d'abord un panorama général des récents développements critiques touchant à la question de Ia signature pour tenter ensuite une interprétation lacanienne de l'idiome pongien dont elle fait la Symptomatologie. L'œuvre de Ponge, dit-elle ainsi, témoignerait d'une passion incontrôlée pour l'ordre et le rangement et cette passion névrotique serait elle-même l'indice d'un rapport 108 Summer 2001 Book Reviews déficient au symbolique. Ponge, précise encore l'auteur, ne supporterait pas ce chasme ou cette déficience logée au cœur du symbolique. Il n'aurait de cesse qu'il ne comble ce défaut de la langue et l'inflation exponentielle de son imaginaire serait à la fois le symptôme et le remède à cette angoisse. Ce serait là sa «signature». Une telle hypothèse, la clinique—lacanienne—qu'elle...

pdf

Share