In lieu of an abstract, here is a brief excerpt of the content:

Book Reviews stéréotypé qui célèbre l'unique et l'impossible amour—masque non seulement un désir ambigu de renaissance chez le narrateur mais aussi un certain trouble concernant la fixation du désir. Leroy suggère ainsi que le but secret du poème est peut-être moins de commémorer la Rencontre que de se délivrer de la fascination qu'exerce la passante. Leroy analyse ensuite "l'irradiation" particulière que confère le mythe de l'amour prédestiné à la passante baudelairienne. Il montre d'une part qu'il existe une véritable reconnaissance archétypique de l'inconnue par le poète: la promeneuse à "jambe de statue" fait écho à Y Aurélia de Nerval et à la Gradiva de Jensen. Il montre d'autre part que le deuil de Ia passante n'est pas une circonstance accessoire destinée à dramatiser la scène mais un emblème qui vient frapper l'objet du désir d'un certain interdit. La passante, apparition mélancolique et femme fatale, n'est autre que la compagne du "fatum". Enfin, en prolongeant les analyses de W. Benjamin, R. Caillois et Cl. Pichois, Leroy montre comment le mydie de la passante s'articule sur les deux autres grands mytiies chers à Baudelaire: le mythe de la Modernité présenté dans l'essai sur Constantin Guys et, évidemment, le mydie de Paris. Une fois bien établi le scénario de la Rencontre chez Baudelaire, Leroy en étudie les occurrences obsédantes chez des auteurs aussi divers que Maupassant, Villiers de l'IsIe-Adam, Proust, Aragon, Soupault, Kessel, Robbe-Grillet et Noguez. Il en analyse la ré-écriture parodique chez Jules Laforgue, Pierre Jean Jouve et Joyce Mansour, ainsi que les variations très équivoques chez Morand et Mandiargues. Leroy montre comment l'homosexualité fait épiphanie dans La Mort à Venise de Thomas Mann, mais sans changer le scénario fondamental de la Rencontre. De même Duras inverse les rôles sexuels dans Le Marin de Gibraltar, mais sans remettre en question la structure du mythe. Les pages les plus troublantes de cette étude sont consacrées aux écrits autobiographiques d'André Breton et de René Char. En s'appuyant sur la leçon de Blanchot dans L'Entretien infini, Leroy analyse la rencontre énigmatique décrite dans Nadja et montre comment le poète surréaliste a joué à l'apprenti-sorcier en poussant le scénario de la passante à son extrême limite, la folie. De même Leroy montre comment la figure de la passante se métamorphose en figure de la revenante dans les poèmes consacrés par Char à Lola Abba. On s'étonnera en conclusion de ne trouver aucune référence aux travaux de Jung dans cette étude excellente: l'archétype de l'anima nous paraît détenir en effet, du point de vue psychologique, la clef principale du mydie de la passante. Bruno Thibault University of Delaware Stéphane Mallarmé. Œuvres complètes. Édition présentée, établie et annotée par Bertrand Marchai . Paris: Gallimard (Bibliothèque de la Pléiade), 1998. Pp. lxx + 1530. 390FF. If Bertrand Marchai had not existed Gallimard would have had to invent him for the purposes of bringing dieir new Pléiade Mallarmé to birth. Marchai is an illustrious representative of an increasingly rare species: the outstanding literary critic who is also a skilled and meticulous editor. Scholars and ordinary readers of French poeoy were already greatly indebted to him before die launch of die centennial celebrations in 1998, but that year saw die level of dieir debt rise steeply: he was an informing presence at all die main events, including the exhibition at die Musée d'Orsay, a tireless lecturer and conference participant, a comradely supporter of fellow researchers from around die world, and, in a crowning gesture that will continue to resonate for decades to come, he produced die first of the two volumes diat are to comprise die new Pléiade Œuvres complètes. There is no need to describe in detail the editorial principles that Marchai has chosen to adopt, for Roger Pearson does this widi exactitude in me...

pdf

Share