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Book Review Eleonore Roy-Reverzy. La Mort d'E ros, la mésalliance dans le roman du second XIXe siècle. Paris: SEDES, 1997. Pp. 367. "Le roman est le genre où l'Eros est souverain", donc celui "où la femme occupe une position centrale" (5). Or, dans la littérature du "second XIXe siècle"—désignation heureuse en ce qu'elle permet d'éviter le piège des datations trop précises—, Eleonore RoyReverzy constate que "les pôles masculin et féminin ne vivent plus sur le mode de la compl émentarité, donc d'une possible harmonie, mais sur celui de la mésentente et de l'affrontement" (9), de la "mésalliance"; le mythe de la Dame courtoise comme celui de la Femme romantique est en miettes, il n'y a plus d'art d'aimer. Du coup, Ie roman entre dans une crise qui ira s'amplifiant jusqu'à la fin du siècle. La critique suit l'évolution de la "mésalliance" dans trois domaines de la représentation romanesque: celui de l'art, où la Muse ou l'Egérie se mue en "modèle" vulgaire, au prix d'une dégradation de l'Artiste en esthète; celui de la religion, où, projetant sur le prêtre adoration sacrée et désirs profanes, la dévote tourne au cas pathologique—sauf chez les écrivains cléricaux, où la femme reste la Médiatrice mystique—; celui de la nature enfin, où le corps féminin, lié aux cycles et aux forces obscures, devient—exception faite du rêve androgynique et des constructions idylliques—objet de dégoût, et se voit préférer l'artifice, voire la machine. De Balzac à Zola, de Gautier à Villiers et à Péladan sont examinés un nombre impressionnant de romans, grands et moins grands, avec une incursion dans le Journal des Goncourt et les traités de Michelet, la seule "écrivaine" prise en considération étant George Sand. Eleonore Roy-Reverzy fait preuve d'une remarquable finesse, et sans jamais perdre le fil d'une démonstration fort bien menée. On retrouve certes des faits connus, des tendances depuis longtemps analysées; d'où l'abondance des emprunts et des références critiques . Certaines notions, comme le "pygmalionisme" de l'artiste et de l'amant ou Ia substitution femme-machine, sont brillamment exploitées, d'autres, comme la fétichisation , l'hystérie, l'hérédité, gagneraient à être creusées. Les développements consacrés à l'artiste balzacien souffrent d'un certain flou, les pages sur la femme sandienne sont surtout descriptives. Mais ils restent très suggestifs. Et le chapitre qui traite de Michelet est brillant. Enfin, dans l'étude des Goncourt, de Maupassant, de Zola, de Huysmans, des décadents s'affirme le mérite propre de cet ouvrage, qui est de synthétiser de façon magistrale, à la fois nuancée et profondément convaincante, l'évolution du personnage romanesque féminin dans un second XIXe siècle pas si éloigné, idéologiquement et esthétiquement, de notre second XXe siècle. Claudie Bernard New York University VOL. XXXVII, NO. 4 125 ...

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