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  • Michel Houellebecq revisité: l’écriture houellebecquienne, and: Houellebecq, sperme et sang
  • Efstratia Oktapoda
Murielle Lucie Clément. Michel Houellebecq revisité: l’écriture houellebecquienne. Paris: L’Harmattan, 2007. Pp. 205.
Murielle Lucie Clément. Houellebecq, sperme et sang. Paris: L’Harmattan, 2003. Pp. 247.

Si Houellebecq, sperme et sang est une étude innovante consacrée sur l’un des écrivains les plus controversés du paysage littéraire français, Michel Houellebecq revisité est l’étude d’un [End Page 125] écrivain provocateur, sujet des polémiques et des attaques, qui attire par ses provocations les projecteurs des médias. Partant de ce constat dans son premier ouvrage, Murielle Lucie Clément prend le risque de consacrer une étude académique sur l’œuvre de Michel Houellebecq traitée souvent de pornographique. Osant traiter des sujets tabous dans la littérature française et dans le monde universitaire, l’ouvrage de M. L. Clément fournit les clés de lecture de l’œuvre houellebecquienne.

L’auteur montre l’importance du sang dans l’œuvre en prose de Michel Houellebecq et étudie les courants sous-jacents au discours des protagonistes. Elle analyse la fiction animalière d’Extension du domaine de la lutte, les écrits de Bruno des Particules élémentaires, les réflexions du narrateur de Lanzarote, et le concept du tourisme sexuel de Plateforme. L’approche méthodologique choisie est celle du ‘close reading’, la mieux adaptée à l’analyse critico-spectrale entreprise. Elle tente aussi d’éclairer les trois thèmes qui reviennent en leitmotiv dans l’œuvre houellebecquienne, à savoir ‘l’abject’, ‘l’amour’ et ‘l’exotisme’.

Au travers du thème du sang, original et bien choisi, M. L. Clément voit se déployer une similitude dans les romans de Houellebecq. Le fil rouge de la solitude et de l’esseulement des protagonistes dégage un aspect de négativité dans son œuvre entière, ce qui n’est pas tout à fait justifiable, selon M. L. Clément.

Si dans l’œuvre de Houellebecq les scènes d’amour et de sexe sont une obsession, l’auteur prône finalement le déni de sexualité, le déni d’homosexualité et d’amitié, le déni d’amour. “Horreur de soi, dégoût de la vie et déni des autres,” conclut M. L. Clément (191).Après avoir embrassé différents horizons de questionnement et d’interrogation dans le champ littéraire, M. L. Clément arrive à une conclusion inattendue, d’ordre sociologique et philosophique, qui laisse le lecteur pensif et perplexe à la fois : les héros houellebecquiens ont des tendances racistes, misogynes et xénophobes. M. L. Clément s’interroge alors sur la parution d’ouvrages qui charrient la haine de l’Autre et le racisme et qui sont dangereux à cause de l’idéologie sous-jacente, adhérente au totalitarisme.

Si la première étude se voulait originale, la deuxième est parfaitement éclairante pour l’œuvre de Houellebecq. Un Houellebecq revisité, une analyse qui sert de point d’ancrage, qui enrichit une problématique déjà abordée sur la thématique de la sexualité et des genres. Loin de désapprouver la première, au contraire, elle l’approfondit.

Fondée à nouveau sur le ‘close-reading’, l’analyse de M. L. Clément appréhende les romans de l’intérieur, par l’entremise des narrateurs, afin d’éclairer les questions de misogynie, de racisme et de xénophobie des personnages romanesques. Cette analyse lui permet de constater que les romans de Houellebecq peuvent être aussi bien qualifiés d’érotiques que de pornographiques, suivant le versant que gravit la lectrice ou le lecteur. Le lien entre l’univers onirique des personnages et leur comportement diurne leur permet une prise de conscience qui ne peut se révéler qu’au moyen de symboles oniriques. L’étude sur les métalepses récurrentes passé-présent-futur, et leur démonstration déictique permet à M. L. Clément de constater que “les lectrices dans l’œuvre de Michel Houellebecq sont portraiturées dans un discours épidictique où les louanges distribuées à la femme sur le plan...

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