Déclaration du Comité éditorial de la revue Le Mouvement Social

Lors de sa réunion du 22 novembre 2008, le Comité éditorial a procédé à une étude détaillée de la multiplication des classements de revues de sciences sociales aux plans européen et français, ainsi que de ses conséquences possibles sur le rôle, la qualité, le rayonnement et le financement des revues.

Le Comité considère que les revues n’ont rien à craindre d’une évaluation qui prendrait en compte le rôle des revues et leur rayonnement, ne se cantonnerait pas à des critères formels et serait effectuée par des pairs désignés dans des conditions transparentes et opérant selon des critères rigoureux et publics. Il estime que ce n’est le cas d’aucun des classements actuellement connus.

Dans cette perspective, il se prononce pour une liste unique des revues reconnues comme scientifiques sans relation d’ordre entre les publications retenues. Une telle liste étant à la fois européenne et française, incluant les revues pluridisciplinaires comme les revues scientifiques en ligne et restant ouverte aux revues de création récente.

Le Comité souhaite que les revues françaises de sciences sociales s’entendent sur une position de ce type. Il oeuvrera aussi pour qu’une position analogue soit prise par l’ensemble des revues européennes.

Le Comité considère que les revues ne sauraient être réduites à des filtres de la production scientifique. Tant par leurs articles qu’à travers leurs comptes rendus d’ouvrages, leurs numéros spéciaux ou leurs sites Internet, ainsi que par les réunions qu’elles organisent, elles mettent en œuvre une politique éditoriale, recherchent des idées nouvelles et concourent à la publication de jeunes chercheurs, aident à la lisibilité des textes, contribuent à l’ouverture internationale de la recherche. Ce sont des espaces de création, d’animation de champs intellectuels et de controverses. Pour sa part, Le Mouvement Social est prêt à afficher ses procédures de travail et toutes les données statistiques qui en témoignent, et estime que les revues peuvent aussi communiquer les données disponibles sur leur lecture en ligne dans le monde.