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Reviewed by:
  • Law and Ethics in Biomedical Research: Regulation, Conflict of Interest, and Liability
  • Marie-Andrée Jacob
Trudo Lemmens and Duff. R. Waring (eds.) Law and Ethics in Biomedical Research: Regulation, Conflict of Interest, and Liability Toronto: University of Toronto Press, 2006, 267 p.

Publié au moment où le gouvernement canadien entame la révision de son Enoncé de politique des Trois Conseils sur l’éthique de la recherche avec des êtres humains, cet ouvrage dirigé par Trudo Lemmens et Duff R. Waring arrive à point. Il est à espérer que le gouvernement canadien considérera sérieusement et prestement les défis de cette révision. Il y a sept ans déjà, l’éthicien Michael McDonald préparait pour le compte de la défunte Commission du droit du Canada, un rapport bien documenté, et soumettait ses recommandations sur la gouverne de la recherche avec des sujets [End Page 248] humains. Cette gouverne—il est manifeste à la lecture de l’ouvrage de Lemmens et Waring—doit être repensée de fond en comble.

Le système actuel de gouverne éthique de la recherche biomédicale s’est érigé en réaction à des scandales: par exemple les expérimentations nazies en Europe ou l’étude Tuskegee aux États-Unis. Lemmens et Waring utilisent eux-mêmes l’émoi provoqué par la mort du jeune américain Jesse Gelsinger dans le cadre d’un projet de recherche à l’Université de la Pennsylvanie comme cas de figure, en guise d’introduction. Paul Gelsinger, le père de Jesse, est l’auteur du premier chapitre de l’ouvrage. Le chapitre témoigne de la maladie de Jesse et des raisons qui le poussèrent à participer à des essais cliniques au sein d’une équipe de recherche en thérapie génique, et enfin de la calamité qui s’ensuivit. Le style pamphlétaire donne le ton voulu par les directeurs de l’ouvrage, puisque celui-ci se veut à la fois une critique du système actuel et un guide pour le réformer.

Les chapitres suivants sont regroupés en trois parties. Une première, intitulée Regulation, énumère d’abord les différents textes éthiques et corps institutionnels consacrés à l’organisation de la recherche biomédicale au Canada (Kathleen Cranley Glass), puis offre un bref historique des priorités qui sous-tendent les politiques d’éthique de la recherche aux États-Unis (Anna Mastroianni et Jeffrey Kahn.)

La deuxième partie s’intéresse aux conflits d’intérêts en recherche. Sheldon Krimsky recense la littérature définissant la science et les conflits d'intérêts, et découvre ainsi une incompatibilité éthique entre les deux. Il est surprenant que ce chapitre n’établisse pas de distinction entre la définition autoproclamée de la science et sa conception du point de vue des études sociales de sciences (ou STS). Cette distinction cruciale aurait pu élucider du moins en partie le conflit exposé par Krimsky. Dans un essai percutant, James Robert Brown explore l’autocensure engendrée par la commercialisation de la recherche biomédicale. Il discute du problème de la connaissance et du refus de la connaissance même, et collige de récents cas de censure et d’autocensure. Notons au passage que le spectre de la censure est devenu l’argument par excellence de chercheurs américains qui contestent le système des comités d’éthique de la recherche aux États-Unis.1 Nous aurions aimé lire ce que Brown a à dire à ce sujet. Le chapitre subséquent est un inventaire d’instruments institutionnels et réglementaires visant à contrer les conflits d’intérêts en recherche financée par l’industrie pharmaceutique au Canada (Lorraine Ferris et David Naylor.) Enfin, le problème de la pénurie de sujets de recherche sains et non liés par l’indigence et la nécessité est évoqué (Paul Miller et Trudo Lemmens.) Afin de contrer les conflits d’intérêts inhérents aux pratiques de recrutement de sujets de recherches qui émergent dans le contexte de cette pénurie, Miller et [End Page 249] Lemmens font une exégèse des textes...

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