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  • Le français, langue de la diversité québécoise. Une réflexion pluridisciplinaire
  • Brett Wells
Le français, langue de la diversité québécoise. Une réflexion pluridisciplinaire, s. la dir. de Pierre Georgeault et Michel Pagé. Montréal, Québec Amérique, CRÉQC, Chaire de recherche du Canada en études québécoises et canadiennes, coll. Débats, 347 p., 29,95$

Reconnaissant que la pérennité du français au Québec dépend des stratégies de vigilance et d'intervention qui s'adaptent aux réalités linguistiques, les auteurs de l'ouvrage collectif Le français, langue de la diversité québécoise, Susan Baker, Jacques Beauchemin, Paul Béland, Richard Clément, Roxane de la Sablonnière, Pierre Georgeault, Jocelyn Létourneau, Jocelyn Maclure, Carmen Mata Barreiro, Leigh Oakes, Michel Pagé, Michel Seymour et Donald M. Taylor, cherchent à répondre à ce que Charles Castonguay (Charles Castonguary. «La vraie question [End Page 609] linguistique: quelle est la force d'attraction réelle du français au Québec? Analyse critique de l'amélerioration de la situation du français observée en 2001» (L'annuaire du Québec 2004, Bibliothèque nationale du Québec, Fides, 2004: 232–253). appelle «la vraie question linguistique», à savoir «quelle est la force d'attraction réelle du français au Québec» trente ans après l'adoption de la Charte de la langue française? Mais c'est une question qui, selon Michel Pagé, comporte forcément un deuxième volet dont les chercheurs doivent tenir compte: comment mesurer la force d'attraction d'une langue? En effet, répondre à «la vraie question linguistique» exige la mise en place d'une «approche dynamique» capable de tenir compte du dynamisme intrinsèque de la langue, approche qui fait défaut jusqu'ici. La «réflexion pluridisciplinaire» (économie politique, études francophones, histoire, linguistique, philologie philosophie, psychologie et sociologie), à laquelle les auteurs contribuent, et dont l'article de Michel Pagé sert de «texte d'amorce», équivaut à la proposition d'une méthodologie syncrétique permettant de dresser un portrait plus exact de la vitalité du français au Québec.

Une bonne organisation des textes permet au lecteur de suivre l'évolution des échanges. Le texte de Pagé, le premier du volume, est suivi des essais des auteurs qui le commentent. Un dernier texte de Pierre Georgeault offre une synthèse des contributions des auteurs tout en proposant un élargissement du champ d'application. En effet, si le jumelage de «langue et diversité» constitue un «défi à relever», l'approche dynamique servira non seulement à mesurer la vitalité du français, mais à l'assurer. Règle générale, les commentaires soutiennent la thèse critique de Pagé en contribuant à l' «approche dynamique» et en relevant «le défi» du maintien du français comme «langue commune de la diversité québécoise».

Les contributions des auteurs dynamisent l'approche en proposant des démarches protocolaires propres à leurs disciplines respectives, dont la plupart reposent sur la révision des définitions clés dans le contexte de la situation sociolinguistique et glottopolitique actuelle. Ils revoient notamment les notions de «langue publique commune» et de «francophonie nord-américaine» en tenant compte de ce que Jocelyn Létourneau appelle l'«enracinerrance», mot valise qui fait valoir la réalité de l'évolution des communautés linguistiques: bien que la langue et ses locuteurs soient en constante métamorphose, tout changement est forcément ancré dans un passé plus ou moins lointain. Michel Seymour nous rappelle qu'une «langue peut être publique sans être commune», mettant ainsi l'accent sur les diverses relations que les Québécois de toutes origines entretiennent avec la langue française. C'est une observation reprise par Jocelyn Létourneau quand il note que dans une société où «le trafic linguistique est intense», «[elle] est rarement prisonnière de ses formes pérennes». Même la signification [End Page 610] de «francophone» est mise en cause, sans pour autant négliger l'importance que Pagé attache avec justesse au poids démographique, économique et culturel des Québécois de...

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