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124 HISTORY OF PHILOSOPHY The Aesthetic Thought o[ the French Enlightenment. By F. X. J. Coleman. (Pittsburgh: University of Pittsburgh Press, 1971. Pp. 167. $7.95) Le Professeur X. J. Coleman offre dans ce volume un survol des diff6rentes questions d'esth6tique soulevdcs par quelque trente 6crivains fran~ais du xvIIi~ si~cle. II choisit de pr6senter l'ensemble de ses r6flexions sous quatre rubriques pr~cises qui forment les quatre t~tes de chapitres de son ouvrage. II passe au crible la position de chaque auteur par rapport aux concepts antith6tiques de raison et de sensibilit6 ("Reason and Sentiment," premier chapitre), de r~gle et de spontandit6 ("Rules and Spontaneity," second chapitre), d'imitation de la nature et de cr6ation pure ("Imitation and Creation," troisi~me chapitre); fl pr6cise enfin dans le quatri~me chapitre l'attitude des auteurs choisis face au dilemme pos6 par les rapports relatifs des arts et de la litt6rature avec la morale (Arts, Language, and Morality). C~ d6coupage, nous dit l'auteur, lui a 6td suggdr6 par les pr6occupations dualistes de l'6poque en mati~re artistique et les nombreuses preuves de cette tendance telles qu'elles se manifestent dans les oeuvres de Marivaux et de Cr6bfllon ills, par exemple, notamment dans La Vie de Marianne et Les Egarements du cceur et de l'esprit. Passant en revue d'une mani~re chronologique des auteurs comme Crousaz, Dubos, Trublet, Est~ve, Batteux, le P~re Andr6, de Jaucourt, de Piles puis Rousseau, CondiUac, Diderot, Voltaire, d'Alembert, Montesquieu, etc., le Professeur Coleman sugg~re par ses expos6s ou ses remarques la richesse, la diversit6 des points de rue. Ce faisant fl met en lumi~re la complexit6 des positions de chacun et laisse entrevoir tout l'intdr6t qu'il y aurait it mener plus avant, d'une mani~re plus approfondie, 1'analyse des conceptions parfois originales, souvent tr~s diverses de chaque auteur. Cet ouvrage rddigd en anglais t6moigne de l'int6r~t actuel des chercheurs am6ricains et anglais pour les pr6occupations esth6tiques d'auteurs fran~ais trop peu connus outre-Atlantique. Dans ce sens l'6tude du Professeur Coleman sera revue comme une contribution utile et ndcessaire. Souhaitons qu'elle soit, it sa mani~re, une introduction it des recherches sp6cifiques tout comme les travaux de Mustoxidi en 1920 et de Folkierski en 1925 avaient r6v616 aux chercheurs de langue fran~aise tout un 6ventail d'horizons nouveaux, de terrains neufs it d6fricher. Je me permettrai d'ajouter cependant quelques r6flexions qui, it mon avis, s'imposent. La complexit6 du sujet et le hombre des auteurs en cause ne me paraissent pas avoir toujours profit6 des optiques limitdes que ces rubriques imposaient. J'ai eu aussi le sentiment que les vdritables questions n'6taient pas toujours pos6es dans la lumi~re oh eUes s'dtaient pr6sent6es au XVIIIe si~cle. Je pense en particulier aux progr~s des sciences humaines et it leur impact sur l'art en g6n6ral et stir la compr6hension du fait esth6tique en particulier. Choisir de passer d'autre part en revue les opinions d'une trentaine d'auteurs sur la question des r~gles n'est-ce pas refaire d'une mani~re plus ou moins originale rhistorique de la Querelle des Anciens et des Modernes (chapitre H) ? Forte des citations pr6sent6es par le Professeur Coleman je me demande s'il n'aurait pas 6t6 judicieux de confronter ces auteurs avcc des concepts qu'eux-m~mes ont longuement analys6s. Cette question se pose tout particuli~rement dans le cas de Diderot pour qui les notions de Beau, de Sublime et de Gofit me semblent essentieUes lorsqu'on tente d'approfondir le point de vue de l'auteur, puisqu'eUes forment la pierre de touche r6v~latrice de ces paradoxes, de ces tensions qui ont si justement frapp6 le Professeur Coleman. Dans le cas du Gofit, d'autre part, je crains que le critique n~glige de prendre en considdration l'6volmion dvidente de ce concept. H6rit6e du xvn e si~cle, 6poque it BOOK REVIEWS 125 laquene le gollt signifie strictement le Bon Godt, c'est-~t-dire ce qui est acceptable selon les normes d...

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