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470 HISTORY OF PHILOSOPHY sur les pouss6es de l'instinct et cela en contradiction avec sa pratique de l'analyse du r~ve qui d6couvrait la situation pr6caire de l'~me, pergue comme le champ d'exercice de forces involontaires. Sur ce naturalisme religieux vient se greffer la critique du caract6re historique de la r6v61ation chr6tienne, scandale irr6ductible qui constituait d6j~t une pierre d'achoppement pour les N6oplatoniciens. Cette critique du christianisme porte sur des points tellement essentiels (volont6 divine exigeant l'ob6issance de l'homme, "d6-mondanisation" toujours guett6e par l'illusion, enracinement dans un ~v6nement historique singulier) que les efforts de l'auteur pour r6duire ces 616ments ~ des importations d'origine juive risquent de ne pas convaincre th6ologiens et historiens. D'autant plus que les parall61es qu'il instaure entre les textes chr6tiens et le mythe de Pindare ne reposent que sur des similitudes verbales, notamment sur l'expression "Fils de Dieu": quel qu'en soit le sens chez Pindare, on a peine h croire que cette expression n'6voquait pas ~i l'esprit hell6nistique qui l'a appliqu6e h J6sus une v6ritable transcendance supramondaine . Quant au message spirituel que l'auteur tire de la mythologie grecque, il en constitue certainement un aspect essentiel, mais il n'est pas permis d'en faire un lit de Procuste obligeant ~t r6duire tout trait personnel, volontaire ou transcendant chez les dieux ~ de purs artifices litt6raires conscients. La conception du mythe 61abor6e par l'auteur en d6finit bien le processus psychique de production, mais faut-il croire que le po6te, meme conscient de la port6e imaginaire de ses constructions, avait cette conception totalement d6personnalis6e de la Puissance, que Bennett lui prete? Faire de la religion grecque, qui est un ph6nom6ne complexe, sinon contradictoire, off survivent des representations remontant ~ la nuit des temps, un mod61e parfait et limpide du naturalisme que l'on professe soi-meme n'est pas la meilleure fagon de rendre compte d'un aspect de cette religion que ce naturalisme 6claire juste titre et les frequents rapprochements litt6raires que l'auteur propose avec des po6tes americains de meme tendance ne sufflsent pas toujours ~t prouver la validit6 de cette interpr6tation . L'appr6ciation enthousiaste de la valeur religieuse du mythe et de la sagesse qu'il inculque a l'homme m6riterait d'ailleurs d'etre nuancee. S'il est vrai que le mythe insiste sur la d6pendance de l'homme h l'6gard des puissances, n'est-il pas 6galement une objectivation de ces puissances et par cons6quent une limitation de cette transcendance d6sormais comprise par l'esprit et stabilis6e dans une intemporalit6? Bennett a donc d6velopp6 une th6se qui para~tra outranci6re parce que d6mesur6ment simplificatrice. Sortie de son isolement et confront6e plus ouvertement avec la r6flexion contemporaine sur ces probl6mes, elle pourrait conduire ~ une appr6ciation nouvelle du message respectif des traditions grecque et chr6tienne pour I'homme contemporain. Le terrain sur lequel Bennett entra~ne son lecteur est en effet fondamental: c'est celui du dialogue profond entre l'hell6nisme et le christianisme, lh off l'historien est confront6 au myst6re de l'exp6rience humaine sans pouvoir se retrancher derri6re la fausse impartialit6 de l'6rudition. RICHARDGOULET C.N.R.S. (Paris) Augustinus Doctor Caritatis: Sein Liebesbegriff im Widerspruch von Eigennutz und selbstloser Gate im Rahmen der antiken Glackseligkeits-ethic. By Josef Brechtken. (Meisenheim am Glan: Verlag Anton Hain, 1975. Pp. 219. DM 54) For almost seventy years the problem of Augustine's use offrui and uti has been discussed, mostly in the world of German scholarship, as the crucial concept in Augustine's ethics. In Augustinus Doctor Caritatis, a version of his dissertation presented to the University of Freiburg, Brechtken takes up the problem once more and attempts to show thatfrui, uti, and BOOK REVIEWS 471 related expressions are used by Augustine in the wider context of ancient eudaemonism. His main thesis is that a eudaemonistic framework leaves no place for a completely selfless love of fellow man, the agape of the New Testament, and that Augustine, with but few exceptions, thought so much in the framework of this ancient system and its eros world that there is and can be no place in his...

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