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Book Reviews H6raclite. Fragments. Texte 6tabli, traduit, comment6 par Marcel Conche. Epim6th6e. Paris: Presses Universitaires de France, 1986. Pp. 496. Paper, 28o FF. Aprbs une br~ve introduction expliquant les principes de son travail, M. Conche pr6sente la s6rie des fragments qu'il consid~re comme authentiques, en y ins6rant quelques textes dont la teneur litt6rale lui semble douteuse. Chacun des fragments est donn6 en grec, avec un apparat critique r6duit ~ l'essentiel, puis en traduction fran~:aise; chacun est suivi d'un commentaire de plusieurs pages. Les "t6moignages" (textes A de DielsKranz ) ne sont pas 6tudi6s pour eux-m~mes (sauf ~ intervenir dans le cours des commentaires accompagnant chaque fragment); beaucoup sont consid6r6s comme suspects, notamment ceux qui paraissent stoiciser la pens6e d'H6raclite. Concernant les fragments, M. Conche est plut6t g6n6reux que malthusien; il pense qu'il existait un livre d'H6raclite , dont les citateurs, m~me tardifs, ont pu disposer. I! admet ainsi 136 fragments authentiques , soit un peu plus que la plupart de ses devanciers; il est vrai que certains sont obtenus par d6doublement de fragments donn6s aiileurs comme unitaires; d'autres sont r6cup6r6s parmi les t6moignages ou fragments qualifi6s ailleurs de douteux. M. Conche admet parmi les fragments authentiques, non seulement la formule panta ch6rei,donn6e par Platon comme "dite" par H6raclite, mais aussi le fameux panta rhei, pr6sent6 de la mfime faqon par Simplicius. I1les place en "vedettes am6ricaines" (fragments 135 et 136). Les fragments sont pr6sent6s dans un ordre lin6aire; M. Conche n'a pas cherch6 les regrouper en "chapitres". Cet ordre lin6aire ne pr6tend pas reproduire celui dans lequel les fragments 6taient dispos6s ~ l'origine; il est, dit I'auteur. 'Tordre m@me de notre recherche et de notre analyse, celui qui nous permettait d'avancer de la mani6re la plus m6thodique dans l'intelligence des fragments" (p. 13); "le fragment n + iest, de tousles fragments restants, celui qui parait avoir le plus d'affinit6 avec le fragment n" (p. 14). Ces formules sont caract6ristiques de la s6r6nit6 avec iaquelle M. Conche aborde l'6tude de l'Obscur. Le texte retenu est g6n6ralement conservateur (presque autant que celui de l'H~raclite de Bollack et Wismann, Paris, 1972). Les discussions philologiques (variantes textuelles, conjectures 6ditoriales, critique des interpr6tations divergentes) sont men6es de faqon comp6tente et br~ve. Diverses pi6ces annexes (bibliographie, concordance avec Diels-Kranz, indicesdes citateurs, des mots grecs, des passages cit6s) permettent de faire toutes les comparaisons n6cessaires. L'essentiel r6side dans le commentaire phiiosophique. D'un fragment ~ l'autre (non sans quelques r6p6titions, rendues in6vitables par l'ordre de pr6sentation adopt6), celui-ci rebondit, s'organise et s'approfondit. L' "expos6 synth6tique du syst6me", que l'auteur parait annoncer (p. ~4), est pratiquement 6crit. [145] 146 JOURNAL OF THE HISTORY OF PHILOSOPHY 27:1 JANUARY 1989 La pens6e d'H~raclite, dans l'interpr6tation g6n6rale de M. Conche, pourrait ~tre caract6ris6e comme un rationalisme intransigeant et absolu. Cette interpr6tation est maintenue avec une coh6rence et une force peu communes. Ses deux pointe d'appui fondamentaux me paraissent fitre: (i) le rejet de l'interpr6tation stoicisante du logos h6raclit6en comme raison cosmique (cf. p. 27: "Le discours vrai, le logos,ne fait pas partie du tout: il est hors du tout, justement pout pouvoir dire, d~voiler le tout. Les choses r6elles sont toutes gouvern~es et unies par la loi de l'unit~ des contraires. De ces choses r6elles, le discours vrai, qui n'est pas un avec son oppose, ne fait pas partie--non qu'il soit irr6el, mais, pour lui, '6tre' signifie seulement ~tre vrai"); (ii) le rejet corr~latif de route lecture du discours h6raclit6en comme le miroir linguistique d'un monde gouvern6 par la loi de l'unit6 des contraires. En ce sens, peut-6tre l'originalit6 fondamentale du livre est-elle de renoncer enti~rement ~ chercher dans le fragment 39 (93 D.K.) un guide de lecture "oraculaire" du texte d'H6raclite. L'Apollon de Delphes "ne dit nine cache, mais donne des signes"; cela est bon pour lui, mais non pour H6raclite, qui dit l'6ternelle v6rit6. H6raclite voit dans l'oracle de Delphes, non un module pour son propre maniement du langage...

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