Abstract

This article explores the evolution of 'racial' identity in Quebec and the ways in which it was intertwined with considerations about manhood. It suggests that growing concerns about manhood in an urban and industrial environment, coupled with the suspicion that women were turning their backs on motherhood, led some French-Canadian men to redefine their racial identity in ways that would bolster their masculine and patriarchal authority. So long as blood was said to be central to French-Canadian racial identity, women, in their roles as child-bearers, and thus physical reproducers of the race, could expect to exert at least a symbolic influence over the direction of the race. But as traditional gender roles appeared to come under attack in the 1920s and 1930s, some men grew increasingly uncomfortable with the 'revenge of the cradle' ideology that tied men's political and economic influence to women's ability to produce as many children as possible. Anxious about becoming too dependent on women's bodies and armed with international developments in race theory, French-Canadian men began to downplay the role that biology played in one's racial identity and to promote a cultural definition of racial belonging. In this way, men diminished women's role in racial regeneration, and in the process regained control over their economic, political, and 'racial' destinies.

Dans l'article, on explore l'évolution de l'identité «raciale» au Québec et son lien avec les considérations sur la masculinité. On y suggère que les préoccupations croissantes sur la masculinité dans un milieu urbain et industriel, associées au doute que les femmes puissent tourner le dos à la maternité, ont poussé certains hommes canadiens-français à redéfinir leur identité raciale de manière à consolider leur autorité masculine et patriarcale. Tant qu'on clamait que le sang était au coeur de l'identité raciale des Canadiens-Français, les femmes, les porteuses d'enfants et, par conséquent, les reproductrices physiques de la race, pouvaient s'attendre à exercer au moins une influence symbolique sur l'orientation de la race. Toutefois, lorsque dans les années 1920 et 1930, on commence à contester les rôles assignés à chacun des sexes, certains hommes deviennent de plus en plus mal à l'aise avec l'idéologie de la «revanche du berceau», qui lie l'influence politique et économique des hommes à la capacité des femmes d'avoir le plus d'enfants possible. Par crainte de trop dépendre du corps de la femme et armés des développements internationaux concernant la théorie de la race, les hommes canadiens-français ont commencé à minimiser le rôle de la biologie dans l'identité raciale des gens et à promouvoir une définition culturelle de l'appartenance raciale. De cette manière, les hommes ont diminué le rôle des femmes dans la régénération raciale, et par la même occasion, ont repris le contrôle de leur destinée économique, politique et «raciale».

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