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  • Pour la défense de la culture: les textes du Congrès international des écrivains, Paris, juin 1935
  • Stephen Steele
Pour la défense de la culture: les textes du Congrès international des écrivains, Paris, juin 1935. Textes réunis et présentés par Sandra Teroni et Wolfgang Klein. Dijon: Éditions Universitaires de Dijon, 2005. Pp. 665. 40 €.

L'annonce de l'historien Serge Wolikow en "Préface" que "[l]a publication de cet ouvrage est un événement" (7) est une promesse tenue au terme des 665 pages rassemblant les interventions faites à Paris du 21 au 25 juin 1935, en plus de deux essais d'introduction, d'annexes, d'un "Épilogue" au Congrès, de notices biographiques et de nombreux portraits (photos, croquis, caricatures des écrivains). La dernière section, "Sources et travaux," recense les fonds d'archives, principalement à Moscou, Paris et Berlin, ayant permis d'aller dans l'avant comme dans l'après Congrès pour une histoire plus documentée et plus à même de rectifier des versions un peu partielles de l'organisation et du déroulement du Congrès. Chaque discours prononcé a son histoire particulière de survivance; le plus souvent les discours ont été publiés en revue à l'époque du Congrès, en langue originale ou en traduction. Dans de plus rares cas, ils ont été perdus ou oubliés puis retrouvés, parfois perdus pour de bon et reconstruits à partir de notes dépouillées [End Page 152] dans les archives ou d'extraits dans les journaux. Quand tout autre document est absent, comme dans le cas du discours d'Isaac Babel, Wolfgang Klein et Sandra Teroni ont trouvé moyen de pallier le manque, à l'aide d'autres sources, comme les comptes rendus de journaux. Quelle que soit la langue dans laquelle l'écrivain a prononcé son discours, c'est en français qu'il est publié ici, fournissant la première édition d'ensemble en français, et en même temps, l'ouvrage le plus complet sur le Congrès à ce jour, avec plus de cent interventions abondamment annotées et reproduites dans l'ordre des séances.

L'absence, jusque-là, d'une base documentaire solide n'a pas empêché que se forment des idées tranchées sur le Congrès, sur les polémiques qui l'ont accompagné, comme sur les instances organisatrices. On a surtout isolé de ces rencontres l'intervention manquée d'André Breton, dont le discours doit être lu par Paul Eluard, et que l'ouvrage restitue dans son intégralité, reproduisant du manuscrit un long passage rayé, selon toute évidence, après le Congrès "à l'encre bleue" (397), où est disputé le mot d'ordre de "défense de la culture" trop susceptible de rallier aussi bien la gauche que les plus "réactionnaire[s]" (397) à droite. Dans son essai en introduction, Sandra Teroni revient sur "la notion de culture" (29) et rappelle que les mots de Breton sur la confusion qui peut naître du consensus général quant à la culture et à sa défense ont "retenti dans la salle de la Mutualité" (31), mais que Breton n'est pas vraiment suivi sur cette voie, précédé en revanche par Walter Benjamin, qui a évité de rentrer dans le débat du Congrès, critique lui aussi d'un terme galvaudé comme celui de culture (30). Le vague dans lequel le mot culture est laissé heurte également Artaud, dont la position reste méconnue jusqu'à la publication posthume du texte qu'il rédige en réponse à l'invitation au Congrès (31), auquel il ne va pas se rendre. La réponse d'Artaud ne figure pas dans la section des "Autres discours," où sont insérés cinq textes non lus lors du Congrès ou impossibles à situer dans sa chronologie, dont celui de Víteˇzslav Nezval, empêché de parler et déplorant, dans ses remarques préparées, les obstacles mis à l'accès de "Breton et [d]es surréalistes" (541) à la tribune.

Le texte du discours que Crevel envisageait de prononcer au Congrès...

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