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  • Les Dictionnaires Larousse: genèse et évolution
  • Élisabeth Campbell
Les Dictionnaires Larousse: genèse et évolution. Sous la direction de Monique C. Cormier et Aline Francœur. Presses de l'Université de Montréal, 2005. 326 pp. Pb €22.00.

Étonnante destinée que celle de la Maison Larousse! Sa fortune tient en grande partie à un livre, le désormais centenaire Petit Larousse illustré, dont Pierre Larousse n'est même pas l'auteur. Et pourtant ce volume d'études, le produit d'un colloque québécois de 2005, est un hommage mérité à l'influence exercée par cet ancien instituteur sur la librairie qu'il fonda en 1852. Dans un premier article, s'appuyant sur les travaux de Christian Guillemin, Jean Pruvost retrace la carrière du grand homme, et met l'accent sur la vocation pédagogique de ses premiers ouvrages. Suivent deux articles consacrés au Grand Dictionnaire universel du XIXeme siècle. Dans le premier, Pruvost explore la production Elexicographique et encyclopédique des quelque 170 années qui ont précédé la parution de cet ouvrage et démontre, entre autres, l'héritage depuis Furetière et les Jésuites de Trévoux. Ensuite Henri Mitterand, à partir des articles terreur, ouvrier et sublime, illumine les positions idéologiques du Grand Dictionnaire universel dans les domaines de l'histoire politique (indulgentes envers les excès de la Révolution française), des idées sociales (traditionnelles et même dépassées), et de l'esthétique (nova-trices). Dans une section consacrée au rôle pédagogique des dictionnaires, Jean-Claude Boulanger rappelle que Pierre Larousse fut l'initiateur du dictionnaire scolaire, donne un historique du dictionnaire pédagogique, et en analyse la spécificité. Monica Barsi nous montre un éditeur engagé socialement dans la formation des enfants et des femmes, sensible aux problèmes liés à l'enseignement des classes uniques, mais également conscient des enjeux commerciaux de son époque. Chantal Lambrechts s'appuie sur la gamme Larousse pour expliquer les compétences nécessaires et les [End Page 253] moyens mis en oeuvre pour réaliser un dictionnaire pédagogique. Les chapitres suivants sont consacrés au Petit Larousse. Dans un article qui mériterait d'être plus illustré, Johanne Lamoureux considère l'évolution de son iconographie, dont les fonctions esthétiques et émotionnelles vont bien au-delà de la simple illustration d'un mot. François Wesemael et Roland Wesemaël, tout en reconnaissant que les sciences ne font pas encore partie de la 'culture générale' au même titre que les lettres, se félicitent des progrès réalisés en cinquante ans dans l'inclusion de néologismes scientifiques comme dans l'amélioration apportée aux définitions et au choix des illustrations. Dans une section québécoise, Yves Garnier nous apprend que les premiers 'canadia-nismes' ne firent leur apparition dans le Petit Larousse qu'en 1968, et que même en 1999 cet ouvrage restait bien 'franco-français' ou même, pour reprendre Boulanger, 'franco-parisien'. Ce dernier, enfin, relatant l'épopée du Petit Larousse au Québec, nous régale au passage de détails croustillants: source quasi-inépuisable de punitions pour l'enseignant, c'était dans le Petit Larousse que la jeunesse tentait de percer les secrets de la sexualité, et ceci malgré la censure de certaines illustrations par un épiscopat vigilant. Certes, tous ces articles ne seront pas d'un égal intérêt pour tous. Mais ce volume, muni de deux très fournies, attirera néanmoins les amateurs de lexicographie sans rebuter les simples amoureux des dictionnaires, réussite qui n'aurait pas déplu à Pierre Larousse. [End Page 254]

Élisabeth Campbell
University of Paisley
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