Abstract

C'est avec désolation qu'on constate l'ethnocentrisme continu des cours dans leur traitement des histoires orales autochtones comme artefacts culturels, en dépit des recommandations de tenir compte des perspectives des peuples autochtones et d'y adapter les règles de la preuve. Dans cet article, je décris comment le Juge en chef McEachern de la Cour suprême de la Colombie Britannique répondait à un témoin gitksan, Gwaans, lorsqu'elle présentait son adaawk comme preuve de l'organisation sociale Gitksan et de leur propriété sur les terres. La cour fut incapable d'entendre ni d'accepter l'adaawk tel que présenté—une institution juridique et politique plutôt qu'un simple artefact culturel ou le rapport d'une histoire chronologique. Les formes d'expression, le symbolisme et les liens entre les mondes des esprits, des humains et des animaux dépassaient la compréhension du juge. Est-ce que lors de litiges futures le adaawk sera traité différemment? L'article aborde un ensemble de questions inquiétantes, notamment le fait que le pouvoir judiciaire (1) adopte une approche réductionniste face au adaawk et (2) évalue l'adaawk selon les règles de la cour plutôt que celles propres au adaawk.

The courts' continuing treatment of aboriginal oral histories as cultural artefacts is appallingly ethnocentric despite recommendations to consider the perspectives of aboriginal peoples and adapt the law of evidence. In this paper, I describe how Chief Justice McEachern of the British Columbia Supreme Court responded when a Gitksan witness, Gwaans, presented her adaawk as evidence of Gitksan land ownership and social organization. The Court was not able to hear or accept the adaawk as presented – a legal and political institution rather than a simple cultural artefact or chronological history record. The forms of expression, symbolism, and inter-connections between the worlds of spirits, humans, and animals proved to be beyond the grasp of the trial judge. Will the adaawk be treated any differently in future litigation? This paper addresses a number of concerns such as having the judiciary (1) apply a reductionist approach to the adaawk, and (2) evaluate the adaawk according to the rules of court instead of those inherent in the adaawk.

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