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Reviewed by:
  • La littérature québécoise. 1960-2000
  • Pascal Riendeau (bio)
Hans-Jürgen Greif et François Ouellet , La littérature québécoise. 1960-2000Québec, L'instant même, coll. Connaître, 119 p.

Petit ouvrage d'introduction qui s'inscrit dans une collection destin é e principalement aux étudiants du cégep ou du premier cycle universitaire, [End Page 577] La littérature québécoise.1960-2000 de Hans-Jürgen Greif et François Ouellet se donne pour but de présenter la littérature québécoise contemporaine sous l'angle de la modernité. Les auteurs visent à offrir un « panorama [qui] reflète aussi fidèlement que possible l'évolution, les orientations et la complexité de la littérature québécoise moderne ». Il s'agit d'un parcours assez rapide, mais précis et efficace. Les liens entre le littéraire et le social sont particulièrement bien faits, en ce sens que la littérature est toujours replacée dans son contexte social, historique, politique ou culturel sans jamais être expliquée ou justifiée uniquement par des phénomènes qui lui sont extérieurs. Après une introduction rédigée par les deux auteurs, chacun des quatre chapitres suivants porte une signature individuelle : le roman et le théâtre celle de Greif, la poésie et l'essai celle de Ouellet. Malgr é de très légères variations stylistiques ou méthodologiques, aucune grande différence ne vient rompre l'homogénéité de l'ouvrage. Étonnamment, les auteurs ont choisi de ne pas ajouter de conclusion, ce qui aurait pourtant pu donner lieu à une bonne et nécessaire synthèse.

Intitulée « Le Québec moderne », la partie initiale met bien en place une série de précisions qui donnent une idée des orientations de l'étude dans laquelle on insiste pour établir une distinction claire entre litt é rature nationale et littérature militante ou encore pour rappeler l'importance des auteurs allophones durant le dernier quart du xxe siècle. On ne peut, bien entendu, s'attendre à de nouvelles hypothèses dans un ouvrage didactique dont l'originalité n'est pas la caractéristique principale, mais on souhaite toujours voir une manière stimulante d'aborder le sujet. Greif et Ouellet ont opté pour une division à la fois générique et chronologique, c'est-à-dire que les « grands genres », soit le roman (et la nouvelle), la poésie, l'essai et le théâtre sont traités chacun dans un chapitre séparé et ils sont pr é sent é s essentiellement de façon chronologique. Cette manière de procéder aurait pu donner lieu à trop de recoupements et de redites, mais les auteurs ont presque toujours réussi à les éviter. Cependant, elle tend à négliger, entre autres, les genres de l'intime -qui ont proliféré au cours des derni è res années.

Le chapitre portant sur le roman et les formes narratives brèves ne mise pas -et cela peut surprendre un peu -sur l'importance ou la domination de quelques auteurs majeurs. Ainsi, la place accordée à Anne Hébert é gale celle de Lise Tremblay ou Louis Hamelin. Jacques Ferron ou Victor-L é vy Beaulieu -auteur d'« une des oeuvres les plus importantes du corpus littéraire québécois » -ont toutefois droit à une présentation un peu plus longue. En fait, à première vue, avec seulement onze pages (l'essai a droit au double), le roman apparaît étonnamment comme le genre le plus négligé de l'ouvrage. Il faut préciser que Greif a choisi de consacrer une section à part aux écrivains immigrants ou allophones. De cette façon, il fait ressortir non pas l'irréductible différence entre deux groupes, mais bien le dynamisme que des romanciers tels Dany Laferrière, Sergio Kokis, Ying [End Page 578] Chen ou Régine Robin ont insufflé à la littérature narrative du Québec. Parlant des oeuvres de nombreux auteurs « allophones », Greif explique qu'il est essentiel de distinguer l'écriture dite « migrante » de l'« é criture métisse », car celleci « inscrit la fiction (toujours habit...

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