Abstract

Working-class boys learned the expectations and practices of their gender identities through the course of growing up. They had to adapt to their subordination as wage-earners but also to their patriarchal privileges within their families and communities. Central to their masculinities was a tension between the obligations owed to family economies and the commitments to the independence and pleasures of bachelor lifestyles, which allowed men to be 'boys' well into adulthood. In early-twentieth-century working-class Hamilton, as elsewhere, public drinking places – first saloons, then post-Prohibition beverage rooms – were homo-social sites of consolation and retreat from family, work, and prim morality and forums for consolidating two distinct expressions of working-class masculinities: explosive, bachelor-driven expressiveness and more restrained sociability. Prohibition disrupted these processes of gender formation, and the post-Prohibition regulatory regime tried, with limited success, to keep them under control. Perhaps more important, however, were the arrival of women in the sites of public drinking and the integration of alcohol consumption into courtship and companionate marriage, which prompted new masculine practices among working men in coexistence with older homo-social forms.

Les garçons de la classe ouvrière apprenaient les attentes et les pratiques relatives à leur identité sexuelle au cours de leur passage vers l'âge adulte. Ils devaient s'adapter à leur statut de subordonnés, à titre de salariés, mais également à leurs privilèges patriarcaux au sein de leur famille et de leur collectivité. Un élément central de leur masculinité était la tension entre leurs obligations envers l'économie familiale et leur engagement envers l'indépendance et les plaisirs du célibat, qui permettait aux hommes de rester des enfants bien après leur entrée dans l'âge adulte. Au début du vingtième siècle, dans les milieux ouvriers de la ville de Hamilton, comme ailleurs, les lieux publics de consommation d'alcool (d'abord les tavernes, puis les débits de boisson après la prohibition) constituaient des lieux homosociaux où l'on pouvait obtenir de la consolation et oublier la famille, le travail et la moralité guindée, ainsi que des tribunes où l'on pouvait consolider deux expressions distinctes de la masculinité de la classe ouvrière : l'expressivité explosive, fondée sur le célibat, et une sociabilité plus contenue. La prohibition a bouleversé ces processus de formation de l'identité sexuelle, et le régime de réglementation postérieur à la prohibition a tenté, avec un succès mitigé, de garder le contrôle sur ceux-ci. Cependant, une chose peut-être plus importante encore, a été l'arrivée des femmes dans les lieux publics de consommation d'alcool ainsi que l'intégration de la consommation d'alcool dans les relations de séduction et de cohabitation, ce qui a donné lieu à de nouvelles pratiques masculines, qui se sont ajoutées à des formes homosociales plus anciennes, chez les hommes des classes ouvrières.

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