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Reviewed by:
  • Les Fleurs du mal. Actes du colloque de la Sorbonne des 10 et 11 janvier 2003
  • Cécile Guillard
Guyaux, André, and Bertrand Marchal, eds. Les Fleurs du mal. Actes du colloque de la Sorbonne des 10 et 11 janvier 2003. Paris: Presses de l’université de Paris-Sorbonne, 2003. Pp. 316. ISBN2-84050-265-8

Le travail d'édition des actes du colloque de la Sorbonne (10 et 11 janvier 2003), réalisé par André Guyaux et Bertrand Marchal, permet aux chercheurs résidant de ce côté-ci de l'Atlantique de prendre connaissance et de se confronter aux recherches de leurs homologues européens. Les éditeurs émettent le souhait que ce recueil, centré sur Les Fleurs du mal, soit une invitation à raviver notre curiosité vis-à-vis de ce livre sans pareil et de son auteur. Certains contributeurs choisissent d'aborder leur sujet de façon textuelle ou socio-historique alors que d'autres adoptent la manière méta-physique.

Dans "Le Satan de Baudelaire," Paul Bénichou revient sur la perception du Satan baudelairien par les lecteurs. Le choix de Satan, a fortiori du Satan de la tradition religieuse est, d'après Bénichou, un choix éminemment romantique dans le sens où la poésie se doit de refléter la condition humaine. Bénichou voit dans ce choix baudelairien une prolongation de Victor Hugo. Le Satan de Baudelaire émerge comme une figure bicéphale et on ne peut plus baudelairienne dans la mesure où elle est contradictoire. Baudelaire, en plaçant cette figure sur l'avant-scène, appelle à une remise en cause de certains fondements tenus pour acquis ou présupposés.

Dans "Jules de Gaultier et Baudelaire," Per Buvik analyse comment la poésie baudelairienne s'inscrit dans un réseau impliquant Poe, Wagner, Nietzsche.

Yves Charnet, s'adressant à Claude Pichois, part de l'un des écrits de ce dernier relatif à la difficulté créatrice chez Baudelaire pour revenir sur l'énergie lyrique en montrant, à travers l'examen de quelques poèmes des Fleurs du mal, comment Baudelaire choisit "de faire de la création avec de la destruction" (52).

Dominique Combe montre que Baudelaire, le poète lyrique par excellence, s'est intéressé au poème épique "de manière critique" (54) en analysant ses "fondements à partir de l'exemple récent de Hugo et des textes théoriques d'Edgar Poe" (54) et que sa position aura des conséquences contradictoires dans la mesure où il initie "le discrédit contemporain qui frappe l'épopée" (54), "mais en même temps, Baudelaire est aussi à l'origine d'une réhabilitation de l'épos, dont il transforme profondément la signification en l'intégrant à la «vie moderne»" (54). En réalité, Les Fleurs du mal ont bien un souffle épique dans la mesure où Baudelaire a pris grand soin de sa méthode de composition; et c'est ce souffle épique qui, peut-être, rapproche le plus Hugo et Baudelaire.

Mariella Di Maio revient sur l'importance de la réflexion de Mario Praz sur l'œuvre baudelairienne car elle la juge sous-estimée, peut-être d'ailleurs parce que la critique de Praz est peu conventionnelle. Toujours est-il qu'il serait dommage de l'ignorer non seulement en raison du caractère précurseur de cette réflexion, mais aussi parce qu'elle s'avère une prise de recul inégalée sur l'ensemble du mouvement romantique. [End Page 427]

La parution récente du tome iii de l'édition des Œuvres complètes de Laforgue nous permet de prendre connaissance des Notes de Laforgue sur Baudelaire. Daniel Grojnowski remarque qu'à l'encontre de la tendance prévalente à son époque, Laforgue "s'astreint à une critique d'auteur" (84), et que ses Notes révèlent que "Le «Baudelaire» de Laforgue est pour une bonne part américain" (84). L'adjectif a une fois une connotation négative chez Laforgue, mais il est bien plus souvent utilisé de manière positive et l'aide à qualifier toute l'audace d'un poète friand d'images qui détonnent.

Stéphane Gu...

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