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  • Les pauvres de Paris, Une partie de plaisir à la caverne de Wakefield ou Un monsieur dans une position critique et Monsieur Toupet ou Jean Bellegueule
  • Paul Dubé (bio)
Augustin Laperrière, Les pauvres de Paris, Une partie de plaisir à la caverne de Wakefield ou Un monsieur dans une position critique et Monsieur Toupet ou Jean Bellegueule. Édition préparée par Mariel O’Neill-Karch et Pierre Karch Ottawa, Éditions David, coll. Voix retrouvées, 2002, 211 p., 20$

Dans le « préambule » à cette édition critique des trois pièces d'Augustin Laperrière (1829-1903), Mariel O'Neill-Karch explique qu'en 1990, au cours de la préparation d'essais qu'elle menait sur le théâtre franco-ontarien depuis 1970, elle n'avait pas pris conscience « de la profondeur des racines de ce théâtre »; elle ajoute : « Je sais maintenant que ce n'est pas dans nos salles paroissiales que naquit le théâtre en Ontario, ni au vingtième siècle, mais au dix-neuvième siècle, à l'Institut canadien-français d'Ottawa, et que ce ne sont pas toujours des pièces venues d'ailleurs qui ont fait vibrer la corde sensible des spectateurs ».

C'est en tandem avec Pierre Karch que la professeure de l'Université de Toronto nous présente dans cette édition critique trois pièces du dramaturge Augustin Laperrière qui a été dans le dernier quart du XIXe siècle un des importants initiateurs du théâtre franco-ontarien et un animateur à l'institut susmentionné.

O'Neill-Karch et Karch présentent les trois pièces en nous faisant passer par une contextualisation multiple, sans être exhaustive, dont une chronologie de la vie de l'auteur franco-ontarien Laperrière — né à Québec en 1929, nommé à la Chambre d'assemblée en 1858 comme commis-bibliothécaire et déménageant dans la nouvelle capitale fédérale à Ottawa en 1866 —, cela suivi d'un court historique relayant les faits saillants du théâtre joué sous les auspices de l'Institut canadien-français d'Ottawa, où a aussi œuvré le bien connu sénateur Pascal Poirier, et enfin, une présentation de chacune des trois pièces de Laperrière. En conclusion à la présentation des pièces, O'Neill-Karch et Karch avouent qu'il s'agit là d'une œuvre dramatique « plutôt mince », mais dont l'importance réside dans le fait qu'elle est « une première voix d'ici » qui ouvre la voie à d'autres, dont celles de Régis Roy et du mieux connu Rodolphe Girard.

La première pièce — Les pauvres de Paris — est l'adaptation au contexte particulier du Canada français de l'époque, d'une pièce « en vogue sur la [End Page 108] scène française ». Les Canadiens français sont beaucoup plus pointilleux que l'auditoire parisien ou français, comme on peut se l'imaginer, sur des questions de mœurs et de morale où, par exemple, la méchanceté doit être punie et la bonté récompensée. De plus, comme il n'était pas permis de faire figurer des femmes sur la scène du théâtre de l'Institut, Laperrière eut « l'idée géniale », comme le raconte Pascal Poirier, d'ôter les personnages féminins dans cette adaptation; ainsi, « cette opération, où il excellait, lui valut[-elle] le nom d'ôteur dramatique ».

La pièce en sept actes des auteurs français Edouard Brisebarre et Eugène Nus devient une pièce en quatre actes modifiée et moulue à l'imaginaire de Laperrière et correspondant au contexte idéologique propre au Canada français de jadis. Confirmant les commentaires de Poirier quant au besoin de représentations dramatiques qui ne soient plus des « pièces de collège dont le répertoire... était épuisé », Laperrière précise modestement que son travail n'a « aucune visée littéraire, mais bien simplement [est motivé par] le désir d'être utile à ceux de nos amateurs canadiens qui aiment à s'occuper de théâtre et qui ne le peuvent pas facilement, faute...

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