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University of Toronto Quarterly 74.1 (2004/2005) 97-103



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Utopies en Canada (1545-1845), s. la dir. de Bernard Andrès et Nancy Desjardins Montréal, Figura. Textes et imaginaires, no 3, Département d'études littéraires, UQÀM, 2001, 195 p.
Au cœur de l'avenir. Littérature d'anticipation dans les textes et à l'écran. Actes du Séminaire international de L'Aquila (29-30 septembre 2000). Préface d'Anna Paola Mossetto, s. la dir. de Novella Novelli, s. l. Angelus Novus Edizioni, 2002, 174 p.

Le recueil d'études Utopies en Canada constitue le fruit d'une réflexion amorcée avec la rencontre « L'utopie (au) Québec », lors du forum sur l'histoire des imaginaires collectifs organisé par l'IREP (Institut interuniversitaire de recherches sur les populations) le 27 mars 1998. Le travail s'est poursuivi dans le séminaire d'études supérieures « Topique et utopie du Canadien dans les premiers écrits littéraires au Québec (1759-1839) », dirigé par Bernard Andrès (UQÀM). Recoupant la réflexion de l'IREQ et du groupe FIGURA « textes et imaginaire », il s'inscrit dans le cadre du projet de recherche Archéologie du littéraire au Québec (ALAQ).

L'approche se veut ici ouverte et souple. On entend d'abord le terme « utopie » comme « une forme polyvalente et souvent fragmentaire, un « éthos » qu'on retrouve dans des genres aussi divers que le discours journalistique, l'épistolaire et le pamphlet, autant dans des imprimés que dans des manuscrits inédits ». Notons que plusieurs des chercheurs raffinent cette définition selon la nature de leur objet. L'ouverture caractérise ensuite l'ampleur du corpus étudié. Bien que les chercheurs s'intéressent surtout aux actualisations de l'éthos utopiste et de l'esprit des [End Page 97] Lumières dans la Province of Québec, ils se penchent aussi sur la façon dont le Canada a suscité la réflexion utopique en Europe, de la Renaissance au XIXe siècle. À l'encontre de ce que le titre de l'ouvrage laisse entendre, le corpus déborde par ailleurs du Québec pour s'étendre aux États-Unis. Enfin, le regard porte sur les trois premiers siècles de l'histoire canadienne-française.

En guise d'introduction générale, Bernard Andrès retrace les déplacements conceptuels de l'utopie, des Dialogues curieux entre l'Auteur et Un Sauvage De Bon Sens qui a voyagé (1703) de Lahontan au journal Le Canadien (1806). Le chercheur s'intéresse tant à l'utilisation du Canada comme base utopisante qu'aux effets de la pensée utopique européenne sur le territoire québécois. Ainsi, Lahontan témoigne du passage entre l'utopie fantaisiste, caractéristique du XVIIe siècle, à l'uchronie militante du XVIIIe siècle ; cette œuvre, qui invente la figure discursive du « Sauvage éclairé », a produit un grand effet sur l'Europe. Moins d'un siècle plus tard, c'est avec Henry-Antoine Mézière qu'apparaît la déliquescence du mythe du Bon Sauvage et que s'effectue le mieux le lien entre les Lumières et la Révolution. De son côté, Pierre de Sales Laterrière marque de la manière la plus décisive le lien entre les utopies sociétales européennes et la réalité nord-européenne à travers son récit de voyage. Andrès revient enfin sur l'esprit de 1789 chez les Patriotes et dans Le Canadien pour s'attarder à la version canadienne de La Marseillaise, à la suite de l'arrestation de Ludger Duvernay et de Daniel Tracey.

André Bertrand é...

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