Abstract

This article offers a cultural history of the Rhône River and its dramatic transformation since 1945. In exploring how state elites, writers, and citizens represented the river, and in considering the projects of the Compagnie Nationale du Rhône (CNR), it demonstrates how representations of nature and technology became intertwined with debates about national identity and the process of state building. A distinct divide in cultural understandings of the Rhône emerged, however, during the second half of the twentieth century. Before the late 1960s, politicians, engineers, and writers shared a modernist conception of the river. They celebrated the conquest of the Rhône’s obstinate nature through science and technology by male technical experts in the name of the nation. During the postwar era, the Rhône became the nation’s river. After 1968 this discourse fractured. Although advocates remained modernists, they linked the CNR’s program either to European integration or to regional economic development rather than to national grandeur. Meanwhile, activists asserted that a preserved river offered the best foundation for the nation. By the late 1960s, two competing discourses about the Rhône, development and environment, had emerged within the state and in broader social forums. Both discourses linked nature and nation, but they offered different visions of the natural world, technology, and France.

Cet article présente l'histoire culturelle du Rhône et de ses grands changements depuis 1945. Tout en examinant les façons dont le Rhône a été représenté et en considérant les projets de la Compagnie nationale du Rhône (CNR), il démontre que les représentations de la nature et de la technologie sont étroitement liées aux débats sur l'identité nationale et le processus de la formation de l'Etat. Pendant la deuxième moitié du vingtième siècle, on voit émerger différentes interprétations culturelles du Rhône. Avant la fin des années 1960, hommes politiques, ingénieurs et écrivains avaient une conception moderne du fleuve. Ils célébraient la conquete scientifique et technique de ce Rhône sauvage mais dompté par des hommes-experts, qui le dominaient au nom de la nation. Pendant l'après-guerre, le Rhône devient le fleuve de la nation. Après 1968, ce discours change de ton. Tout en restant modernistes, les partisans, représentants de l'Etat et ingénieurs révisent leur politique du Rhône plus en fonction de l'intégration au sein de l'Union européenne ou du développement économique régional que de la reconstruction de la nation. En meme temps, un grand nombre de militants écologistes affirment que la France ne dépend plus du développement de la nature mais de sa préservation. Ainsi, deux thèses antagonistes mais légitimes sur le Rhône, l'une développementaliste, l'autre environnementaliste, voient le jour dans les années 1970. Les deux discours associent la nature la nation, mais ils proposent des visions différentes de la nature, de la technologie et de la France.

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