Governing Unwed Mothers in Toronto at the Turn of the Twentieth Century

This paper shows that the emergence of a field of social welfare for unwed mothers in Toronto at the turn of the twentieth century marked a broad shift within liberal governance. For most of the nineteenth century, an out-of-wedlock birth was considered a private dilemma, and there were few public or private resources for women in this situation. As Toronto urbanized and industrialized, this classical liberal approach proved insufficient, and new institutions and practices emerged that were based on liberal welfare sensibilities, as witnessed in the development of religious-run maternity homes and the subsequent expansion of social work with unwed mothers. Although provincial legislation contributed to these developments, for the most part female charity workers took the lead in forming this social field, which was shaped by white, middle-class, patriarchal sensibilities.

Cet article révèle que l'émergence d'un domaine d'aide sociale pour mères célibataires au début du XXe siècle à Toronto a signalé un virage d'envergure dans la gouvernance libérale. Pendant pratiquement tout le XIXe siècle, les naissances hors mariage étaient considérées comme une impasse d'ordre personnel et il existait peu de ressources publiques ou privées pour les femmes se trouvant dans cette situation. À mesure que Toronto s'urbanisait et s'industrialisait, cette approche libérale classique se révélait insuffisante pour faire face aux menaces confrontant les vieilles traditions de la vie familiale, menaces qu'incarnaient les images de mères célibataires. De nouveaux modèles institutionnels virent le jour, nés d'une sensibilisation à l'aide sociale. Ces modèles s'articulaient sur la notion que les gens pouvaient être amenés à se comporter normalement, mesure recherchée qui valorisait des idéaux de famille blanche, patriarcale et de classe moyenne. Si la législation provinciale contribua au développement de ce nouveau domaine, les autorités politiques restèrent pour la plupart satisfaites de laisser les femmes œuvrant au sein d'organismes de bienfaisance façonner ce nouveau domaine des services sociaux.